L'Iliade
Précieuse édition de l’Iliade imprimée en 1604 par les Estienne à Genève conservée dans sa superbe reliure de Présent de l’époque ornée d’un ravissant décor à la fanfare.
In-16 : L’Iliade, complet en (4) ff., 963 pp., (2) ff. bl., 67 p. (comprenant Coluthus et Tryphodorius), (2) ff. bl., (7) ff., (1) f. bl. Maroquin rouge, décor à la fanfare, médaillon en réserve au monogramme RR et quatre fermesses, décor de caissons en pointe ornés de rameaux d’olivier, traces d’attaches, dos lisse à décor similaire, tranches dorées. Reliure française de l’époque.
120 x 78 mm.
Charmante édition bilingue en grec et latin, donnée par Paul Estienne (1566-1627) à Genève. Deuxième édition de l'Iliade donnée par les Estienne, elle donne la version latine de l'humaniste greco‑italien Francesco Porto éditée par son père Henri II en 1589, dont Paul Estienne retranche les Centones, mais à laquelle il ajoute Coluthus (le Rapt d'Hélène) et Tryphodorius.Renouard, Annales de l'imprimerie des Estienne, p. 197, n° 17 ; Fred Schreiber, The Estiennes, n° 218.
On ne trouve que très rarement les deux tomes de L'Iliade et de L'Odyssée ensemble (rares exemplaires complets : Göttingen et British Library ; l'exemplaire de Cambridge est incomplet de l'index du tome I).Tout comme pour l'édition de 1588-1589, il est presque certain que les volumes se vendaient séparément.
« This is the first volume of Estienne’s very rare edition of Homer, of which there is no copy either in the Paris Bibliothèque Nationale ou in the Geneva Bibliothèque Publique et Universitaire ; at the turn of the century the thorough bibliographer Emile Legrand could locate only two copies to examine for his Bibliographie hellénique. The two volumes were undoubtedly available separately and this first volume is complete in itself, consisting of the entire Iliad, and of Estienne’s prefatory material : his preface to the reader, dedicatory espistle to Charles Baron of Zerotin, and his preface to Homer.
This is the only separate edition of Homer issued by Henri Estienne, and is based on the text of his Poetae Graeci Principes (n° 160) ; it is here accompanied by a facing Latin translation, believed to be by the Cretan scholar Franciscus Portus, who held the chair of Greek in Geneva until his death, in 1581 ; Portus’s translation is thoroughly revised by Estienne himself.” (Schreiber, 218).
« Le sujet central de l’Iliade est un épisode de la guerre de Troie (ou Ilion) : la colère d’Achille.
Preuves tangibles de l’emprise persistante du poème homérique sur l’imagination de l’Occident moderne, les éditions, les traductions et les œuvres inspirées de ce texte fondateur n’ont cessé de se succéder depuis la Renaissance. On devine aisément les raisons de cette fortune sans pareille, quand, embrassant l’Iliade, d’un seul regard, on voit s’y mêler les grands enjeux de l’existence et de la nature humaine avec une intensité et des effets de complémentarité saisissants : ainsi l’agressivité (colère d’Achille) dont les rebondissements apparemment inépuisables ne trouvent leur apaisement – et l’œuvre sa fin – que dans la pitié (Achille reconnaît à Priam le droit de reprendre possession du corps de son fils) ; ainsi également l’évidence du tragique qui entoure le destin des personnages, mais la non moins forte évidence d’un amour puissant de la vie qui s fait jour dans les conduites du héros homérique » (F. T.-P.)
Dites « fanfares tardives », ces reliures mêlent aux éléments typiques des fanfares du XVIe siècle des fers nouveaux et plus de liberté dans le dessin des caissons. Reliure de transition, elle doit être datée entre 1604 et 1610, années charnières où la fanfare laisse progressivement la place aux compartiments à fers pointillés des grands ateliers parisiens Florimond Badier, Le Gascon…
Remarquable exemplaire de présent frappé au centre du monogramme RR flanqué de quatre fermesses, symboles de fidélité.
