Nu

Ionesco, Eugène
Vrema, Bucuresti, 1934.
Prix : 4 500 €

« Si Dieu existe, à quoi bon faire de la littérature ? Si Dieu n'existe pas, alors, à quoi bon faire de la littérature ? »

Très rare édition originale du premier livre de Ionesco.

« On devine déjà dans ce premier dialogue tumultueux avec la critique toute la vivacité de son futur théâtre... En fait, je considère ce premier volume de critique comme un concentré de tout un développement littéraire ultérieur » (Mirella Patureau).

Précieux exemplaire numéroté enrichi de deux envois autographes signés de l’auteur, conservé dans sa brochure de l’éditeur.

In-8 de 302 pp., (1) p., brochure de l’éditeur, qq. usures, qq. discrètes restaurations au dos.

182 x 120 mm.

Ionesco, Eugène Nu.
Vrema, Bucuresti, 1934.

Très rare édition originale du premier livre de Ionesco.

Exemplaire numéroté (66) enrichi de deux envois autographes signés de l’auteur datés du 14 mai 1934.

« Non (Nu) est un volume d’essais critiques écrits par Ionesco en Roumanie en 1934. Dans cet ouvrage, il manifeste ses opinions sur la critique littéraire en y alliant humour, spontanéité, esplièglerie et théâtralité. Pour lui, dans le domaine de la critique littéraire toutes les opinions sont valables. Ionesco a organisé Non en deux parties: “Moi, Tudor Arghezi, Ion Barbu et Camil Petrescu” et “Faux itinéraire critique”. Dans la première partie, il prend pour sujet de satire deux poètes et un romancier roumains en les décrivant comme les fades imitateurs de la littérature française, et dressent le portrait presque caricatural d’écrivains et de critiques. Tirant partie de ses habituels recours au paradoxe et à la technique de la contradiction, la deuxième partie de Non est consacrée à la critique des critiques et de la critique, allant jusqu’à parodier son propre style. Sa critique alterne avec des sujets littéraires et des passages de journal qui apparaissent sous forme de sketches théâtraux dont le protagoniste est le plus souvent Ionesco lui-même » (Cécile Vilvandre De Sousa).

Non, ouvrage de critique, a été écrit en roumain, entre 1930 et 1933, lorsque Ionesco avait vingt ans. 
Dans une première partie, Ionesco attaque violemment trois gloires reconnues de la littérature roumaine : le poète Tudor Arghezi, le poète Ion Barbu et le romancier Camil Petresco. En fait, plus qu'à eux, il s'en prend aux critiques qui les ont encensés. Ces essais critiques sont entrecoupés de passages où l'on reconnaît les grands thèmes de Ionesco : dans une sorte de journal, des réflexions sur la vanité du métier de critique et surtout sur la peur de la mort, leitmotiv le plus essentiel de toute l'œuvre de Ionesco : «Je vais mou-ou-ou-ou·ou-ou-rir.» La seconde partie est une suite d'essais sur la critique. Ionesco essaie d'y démontrer la vanité de la critique, et même son impossibilité. Et aussi l'impossibilité et l'absurdité de l'art. Il retrace de façon caricaturale la carrière type d'un écrivain en Roumanie. Il avance des paradoxes sur le roman, et sur le génie littéraire. « Si Dieu existe, à quoi bon faire de la littérature ? Si Dieu n'existe pas, alors, à quoi bon faire de la littérature ? »

« Ionesco est l’un des rares écrivains à qui deux chances successives furent données, en deux genres et deux langues différentes : avant de débuter en France comme auteur dramatique, Eugène Ionesco fut un des plus turbulents critiques littéraires de la Roumanie de l’entre-deux-guerres
Son unique volume de critique, Non ! parut en 1934, mais il s’inscrit sur le fond d’une carrière littéraire de presque quinze ans (1926-1940). C’est un livre étrange, pathétique et drôle – par les pages de son journal intime qui y sont insérées – d’une verve folle et iconoclaste. Le jeune critique s’amuse à démolir les quelques grands noms de la littérature roumaine du jour. On lui décerne pourtant un important prix littéraire, on crie au scandale, les polémiques s’ensuivent. On lui reproche d’être un « jeune homme absurde » (déjà !), on le traite de « petit homme tordu », mais qui « a le sens du dialogue, de la chute, l’espièglerie burlesque », « en passant la rampe avec ses comédies ». On devine déjà dans ce premier dialogue tumultueux avec la critique toute la vivacité de son futur théâtre, son goût manifeste pour la farce et les tournures iconoclastes. En fait, je considère ce premier volume de critique comme un concentré de tout un développement littéraire ultérieur. Un fragment identique au tout, comme un élément d’ADN qui permet la reconstitution de l’organisme dans sa totalité » (Mirella Patureau).

Nu (Non), a volume of critical essays, was Eugène Ionesco’s first publication in Romania in 1934. In this work he reveals contempt for Romanian literature, literary politics and, indirectly, politics itself. At the same time Ionesco the critic already displays his unique characteristics: humour, spontaneity, playfulness, recalcitrance and theatricality. His views on literary criticism and its extra-aesthetical motives would remain influential for his French career as a playwright and essayist. In Non, Ionesco’s contradictory spirit demolishes traditional values and respected literary figures. The iconoclast enjoys overthrowing hierarchies and challenging the Romanian literary milieu; he demonstrates that any point of view can be valid when writing a critical essay. Non is also interspersed with journal entries in which Ionesco mischievously analyses his own motives as a critic. Later, in France, Ionesco will continue to write journals, a literary form for which he already demonstrates affinity in Romania. Non, with its ferocious criticism of Romanian literati, presages the tragicomical playwright, novelist and journal-writer, Eugène Ionesco.

Précieux exemplaire numéroté du premier livre de Ionesco enrichi de deux envois autographes signés de l’auteur, conservé dans sa brochure d’éditeur.

Très rare.