Le Château
Très rare édition originale française du Château de Kafka.
In-12 de 255 pp. ; exemplaire broché, couverture imprimée, tel que paru, étui. Brochure de l’éditeur.
188 X 119 mm.
Kafka, Franz. Le Château. Traduit de l’allemand par A. Vialatte.Paris, Nrf, 1938.
Très rare édition originale française du Château, ce chef-d’œuvre de Kafka.
L’un des 70 premiers exemplaires sur alfa, non numéroté, sous couverture spéciale de la collection « Du Monde Entier ».
Écrit de janvier à septembre 1922, Le Château est le troisième et ultime roman de Kafka.
Le Château passe généralement pour un des ouvrages les plus représentatifs de Kafka.
Arrivé un soir dans un village que domine un château, où règne un comte mystérieux et invisible, l'arpenteur K. se heurte, en souhaitant s'installer dans le fief du maître, à une prolifération hiérarchique de fonctionnaires et de seigneurs, à une bureaucratie qui impose partout l'incohérence et l'absurdité de ses lois. Au cours des démarches pour accéder au château, rencontrer le comte ou obtenir des autorisations nécessaires, K. suscite l'incompréhension et la méfiance des villageois. Quand Frieda, le seul être qu'il ait séduit, l'abandonne, l'arpenteur se résigne à être exclu de la communauté.
L'œuvre offre un terrain de choix aux commentateurs. Parmi les principales interprétations, il faut citer la quête kierkegaardienne de l'arpenteur, hanté par l'absence de Dieu et en butte à la société ecclésiastique qui la représente.
Ou bien la critique de la bureaucratie et du totalitarisme qui l'accompagne nécessairement, critique à laquelle les gouvernements de l'Europe de l'Est se sont montrés sensibles en ne levant que très tardivement l'interdit jeté sur l'œuvre de Kafka. Ou bien encore, le rejet et la recherche du père dans la révolte et la soumission désespérée, avec son arsenal d'explications psychanalytiques. Ou enfin la montée de l'inhumanité, annonçant non seulement le développement du nazisme et du stalinisme, mais aussi les caractéristiques générales de la société moderne. Avec la lucidité du vécu, Franz Kafka contribue à sa façon à la fin du roman traditionnel en le transformant, par le biais pédagogique de l'anecdote, en critique de la vie quotidienne » (Charles-Henri Favrod).
Influençant autant l’existentialisme de Sartre ou de Camus que les critiques du totalitarisme bureaucratique, symbole du rapport complexe de Kafka à sa judéité, ce roman fondateur est un univers à part. Là où Le Procès atteint une portée universelle, c’est dans ce qu’il dit de l’horreur rationalisée, optimisée et bureaucratisée que le XXe siècle a incarnée.
Bel exemplaire, l’un des 70 sur Alfa, conservé dans sa brochure de l’éditeur, tel que paru.
