Belle de jour

Kessel, Joseph
Paris, Editions de la NRF, 1929.

Édition originale de cet ouvrage qui valut à Kessel d’être accusé de « licence inutile ».

Bel exemplaire, l’un des 100 premiers, conservé dans sa brochure d’éditeur.

In-8 de 235 pp. 
Brochure de l’éditeur.

216 x 168 mm.

Kessel, Joseph. Belle de jour.
Paris, Editions de la NRF, 1929.

Édition originale de ce texte sulfureux, adapté au cinéma par Luis Buñuel.

Un des 110 exemplaires de tête réimposés au format in-4 tellière sur papier vergé, celui-ci un des 100 réservés aux Bibliophiles de la NRF.

Belle de jour, qui narre la double vie d'une femme mariée recherchant le plaisir charnel dans la prostitution, s'attira les accusations de lecteurs choqués, lorsqu'il parut d'abord en feuilleton dans les colonnes de Gringoire. C'est à eux que s'adresse Kessel dans sa préface : « Certains m'accusèrent de licence inutile, voire de pornographie. On ne trouvera rien à leur répondre. [...] Exposer le drame de l'âme et de la chair, sans parler aussi librement de l'une que de l'autre, cela me semble impossible » (p. 9).« Elle pleurait sur lui, sur elle, et sur la condition humaine qui divise la chair et l'âme en deux inconciliables tronçons, misère que chacun porte en soi et ne pardonne pas à l'autre. »

« Certains m'accusèrent de licence inutile, voire de pornographie. On ne trouvera rien à leur répondre. [...] En abordant le sujet que j'avais choisi, je savais quel risque je courais. Mais le roman achevé, je n'ai pas eu le sentiment qu'on pût se méprendre sur le dessein de l'auteur. [...] Ce que j'ai tenté avec Belle de Jour, c'est de montrer le divorce terrible entre le cœur et la chair, entre un vrai, immense et tendre amour et l'exigence implacable des sens. Ce conflit, à quelques rares exceptions près, chaque homme, chaque femme qui aime longtemps, le porte en soi. [...] Le sujet de Belle de Jour n'est pas l'aberration sensuelle de Séverine, c'est son amour pour Pierre indépendant de cette aberration et c'est la tragédie de cet amour. »

« Je ne crois pas avoir passé la mesure permise à un écrivain qui ne s’est jamais servi de la luxure pour appâter le lecteur ». S’il n’a pas appâté le lecteur, il a intéressé les lectrices. De nombreuses lettres et témoignages de femmes parvinrent chez l’éditeur, félicitant Kessel d’avoir si bien compris leurs penchants inavoués. Gaston Gallimard avait prévu de les publier mais, malheureusement, il oublia tout le paquet de lettres dans un taxi.

Une adaptation cinématographique de Luis Buñuel sort en 1967 avec Catherine Deneuve dans le rôle de Séverine.

Bel exemplaire conservé dans sa brochure d’éditeur.

Vendu