La Religieuse
"La Religieuse has its own life to live as a work of art and is to be appreciated on its own merits" (Wilson).
Edition originale de cette « satire, chaleureuse apologie de la liberté individuelle » (Laffont-Bompiani).
Très séduisant exemplaire, sur papier de Hollande, non rogné, conservé dans sa brochure de l’époque, tel que paru.
In-8 de (2) ff., 411 pp., brochure de papier bleu de l’époque, étiquette au dos, exemplaire non rogné. Brochure de l'époque.
208 x 131 mm.
« Je ne crois pas qu'on ait jamais écrit une plus effrayante satire des couvents » (Diderot, lettre à Meister, 27 septembre 1780).
« La Religieuse, par sa richesse intrinsèque, par l’analyse fouillée d'un caractère et sa confrontation à des circonstances contre nature, tout autant que par ses interprétations et les études qu’elle a suscitées, est une des œuvres les plus passionnantes du XVIIIe siècle français. Elle est parvenue à ce stade étrange où l’œuvre d’art échappe à son créateur, ainsi qu’en conclut Wilson : "La Religieuse has its own life to live as a work of art, and is to be appreciated on its own merits" » (J.-M. Horemans in Diderot et son temps).
Excellant dans les dialogues incisifs, Diderot fut l'un des maîtres du roman philosophique, l'un des genres les plus prisés du XVIIIe siècle : ces contes agissaient à la manière d'un cheval de Troie autorisant, sous couvert d'œuvres d'imagination plaisantes, l'évocation des questions les plus audacieuses ou des sujets les plus brûlants. La Religieuse, "un ouvrage que j'ai fait au courant de la plume", avouait-il, a été composée en deux temps et très tôt ; une première rédaction dès 1760, revue vingt ans plus tard. Sa publication posthume sous le Directoire fut saluée comme un événement.
« A travers trois étapes qui sont celles des trois couvents où on l'a successivement enfermée, Suzanne, chrétienne sincère, découvre un monde clos ou les sentiments religieux sont pervertis. Pour Diderot, le fait de contraindre des individus à vivre hors de la société fait d'eux des monstres. Le roman est donc en même temps une apologie de la morale naturelle et de la liberté individuelle. Le réalisme de l'analyse est accentué par une écriture qui favorise le langage du corps ; les gestes et les cris sont souvent, dans ce roman pathétique à la manière de Richardson, plus éloquents que les mots ».
