Les bagages de sable

Langfus, Anna
Gallimard, 1962.

Édition originale de ce beau roman d’Anna Langfus qui sera couronné du prix Goncourt (1962).

Bel exemplaire, l’un des 30 du tirage de tête, conservé broché, non coupé, tel que paru.

In-12 de 240 pp., (1) p., broché, non coupé.

206 x 140 mm.

Langfus, Anna. Les bagages de sable.
Gallimard, 1962.

Édition originale.

L’un des 30 exemplaires du tirage de tête sur pur fil Lafuma-Navarre.
Il porte le numéro 23.

Peu d'années après la guerre, Maria, une jeune Polonaise, erre dans Paris. Sa famille a été exterminée, et, depuis, les préoccupations humaines lui sont devenues incompréhensibles. Elle suit dans le Midi un vieux monsieur, Michel Carron, qui s'est attaché à elle. Mais arrivés là-bas, son ami lui signifie que la tendresse et l'amitié ne sauraient lui suffire. Une lutte sournoise s'engage entre eux. Mais l'arrivée soudaine de la femme de son amant rompt de nouveau l'équilibre. Maria doit partir et affronter la réalité du monde, tenter de vivre peut-être, encore seule.

Les livres d’Anna Langfus nous parlent des blessés, de ceux et de celles qui restent après les massacres, qui déambulent invisibles dans nos rues et nos parcs, de ceux qui ne parviennent pas à s’en sortir et que certains ne supportent plus. L’auteur construit un personnage, une sorte d’archétype, à partir d’une victime de la Shoah qui pourrait être d’une autre guerre, avec toutefois cette particularité qu’on voulait l’assassiner du seul fait qu’elle existait. La violence génocidaire a concentré en elle toute la violence du siècle. Elle donne à la douleur une portée universelle à travers des destins singuliers.

On ne peut manquer de noter que la réception critique des Bagages de sable marque une évolution, voire une révolution dans la littérature du génocide.
Ce tournant, Arnold Mandel en rend compte dès la parution du roman, en termes laudatifs : « Car presque tous les livres issus de l'expérience à l'extrême limite des jours de notre incinération ou utilisant le décor et la documentation de cette expérience en vue d'une mise en phrase linéaire et récitative sonnaient faux tout en disant vrai. (…) Dans l'obligation de communiquer l'indicible, les “diseurs” avaient recours à une sorte de rhétorique de base, constitué d'un “tout prêt” inconscient ou délibéré, seul idiome intelligible disposant de tables de concordance dans les anthologies, les chefs d'œuvre classiques et romantiques. (…) Enfin Langfus vint ».

Bel exemplaire conservé broché, non coupé, tel que paru.

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