Poèmes et Poésies
Précieux exemplaire de l’édition originale offert par Leconte de Lisle à George Sand avec envoi autographe.
« Leconte de Lisle construisit un temple solennel et rectiligne. Angles lourds, blocs énormes. Ses poèmes s'en échappent comme des oracles. Ses monologues sont des vaticinations lentes pondérées superbes » (Verhaeren).
In-8 de (2) ff. XVI et 268 pp.
Demi-maroquin framboise à coins, filet doré, dos à nerfs orné de caissons dorés, tête dorée, couvertures conservées. Reliure signée de Allo.
184 x 120 mm.
Leconte de Lisle, Charles Marie René. Poèmes et Poésies. Paris, Dentu, 1855.
Édition originale du second recueil poétique de Leconte de Lisle.
« Assez rare », mentionne Clouzot.
Précieux exemplaire de l’édition originale offert par Leconte de Lisle à George Sand avec envoi autographe.
Dès avant la révolution de 1848, avec ses amis Théodore de Banville, Thalès Bernard et surtout Louis Ménard, il s'était passionné pont l'étude de l'Antiquité. Sa connaissance approfondie du grec lui permettra d'entreprendre une longue série de traductions, discutées et discutables, en particulier de l'Iliade, de l'Odyssée, d'Eschyle, Sophocle, Euripide, Hésiode, Leconte de Lisle y cherchait le pittoresque pour Clytemnestre, par exemple, il écrivait Klitaïmnestra, et ces transcriptions littérales et sonores donnaient prise au ridicule. Mais elles ne trahissaient pas les œuvres anciennes, et le poète leur dut certainement une grande part de sa renommée. Mais à la Grèce, après ses désillusions politiques, Leconte de Lisle va demander surtout son inspiration de poète : les mythes antiques remplacent pour lui les chimères sociales. Il les étudie avec une curiosité de savant, d'archéologue, mais aussi en tant que figures accomplies de la destinée humaine. Sens historique et inquiétude métaphysique, tels sont en effet les deux traits de sa poésie : il aura donc le souci de l'exactitude dans le détail de la couleur locale ; il forcera l'alexandrin français à s'habituer à des sonorités barbares, mais, en même temps, il s'interrogera gravement sur la signification générale des mondes anciens.
A la mort de Hugo, et sur la demande expresse de ce dernier, qui, dès 1852, avait protégé l'auteur des Poèmes antiques, Leconte de Lisle est élu à l'Académie française au fauteuil du grand aîné ; il y est reçu le 31 mars 1886 par Alexandre Dumas fils. L'amour du beau comme seul remède au désenchantement de la vie : tel fut son message, mais, convaincu de l'absurdité de toutes choses Leconte de Lisle ne considérait l'Histoire que comme un majestueux spectacle. Aux religions et aux civilisations passées, à la nature il ne demandait que des formes belles. Comme pour Vigny, son sentiment instinctif est de révolte contre un monde et un Dieu mauvais ; mais une grande curiosité critique et esthétique vient lui rendre la sérénité. Se résignant à ne pouvoir pénétrer le secret des choses, il n’admet qu'une passion, celle de la beauté formelle.
Précieux exemplaire offert par l'auteur à George Sand, enrichi de cet envoi autographe signé : « A Madame Sand, Hommage de la respectueuse admiration de l'auteur ».
Ex-libris des bibliothèques Pierre Guérin et de Robert Von Hirsch,
Très beaux livres du XIXe siècle (cat P. Guérin, 1938, n°294 ; Cat Von Hirsch, n° 157).


