Le diable boiteux
« Le Diable boiteux eut un succès des plus marqués à la cour et à la ville » (C. Parfait).
Édition originale « extrêmement rare » (Tchemerzine) du « Diable boiteux » de Lesage.
« C’est l’un des classiques français les plus rares en première édition » (La Rochebilière).
In-12 de (5) ff. dont le frontispice, 318 pp. (mal chif. 314), (4) ff. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné de double filet et fleurons dorés, double filet or sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées. Reliure signée de Cuzin.
151 x 88 mm.
Lesage, Alain René. Le diable boiteux.Paris, veuve Barbin, 1707.
Édition originale « extrêmement rare » (Tchemerzine) du grand roman de Lesage qui « fut sans conteste l'un des plus considérables succès de librairie de tout le XVIIIe siècle », avec le carton de la page 17-18.Tchemerzine, IV, 172-173 ; Cordier, 1910 ; Brunet, III, 1007 ; Le Petit, 481-482 ; Cohen, 344 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 507.
Elle est ornée du frontispice gravé par Magdeleine Horthemels représentant Dom Zambullo et le diable boîteux.
« Édition originale fort rare dans laquelle parurent XVI chapitres. Ce roman satirique avait été inspiré à Le Sage par un ouvrage espagnol du même genre et portant le même titre, El diablo cojuelo, satire amusante des mœurs de Madrid par Louis Velez de la Duenas y Guevara » (Le Petit).
« Les exemplaires de cette première édition sont extrêmement rares » (Tchemerzine).
Alain-René Lesage reprit le roman espagnol El diablo cojuelo de l’écrivain Luis Velez de Guevara et le développa dans un ouvrage narratif plein d’esprit, qui devait être universellement connu.Il s’agit d’une série de tableaux séparés qui ne sont nullement reliés entre eux. Ils sont souvent interrompus par de longues digressions et des contes insérés dans le récit lui-même.Dans son livre Lesage s’éloigne d’une façon très nette de ses contemporains.Ce qui le séduit, c’est l’enquête morale poursuivie par les grands écrivains du siècle précédent, de Bruyère et La Rochefoucauld jusqu’aux romanciers picaresques espagnols.
Le « Diable boiteux » eut une vogue prodigieuse. Il faut convenir que le livre méritait son succès.
C’est la critique de tous les états, de toutes les conditions. Les traits dont il est semé ont de la finesse, de la variété, de la naïveté. C’est d’un de ces récits qu’on trouve au chapitre IV que Beaumarchais a tiré son drame d’Eugénie.
« C’est l’un des classiques français les plus rares en première édition » (La Rochebilière).
Seule une dizaine d’exemplaires en est actuellement recensée.
La rareté de cette édition s'explique par le fait que Lesage ayant remanié et augmenté le texte du Diable boiteux en 1726, les éditions antérieures furent alors délaissées (Henri Cordier, Essai bibliographique sur les œuvres d'Alain-René Lesage, Paris, Lehec, 1910, n° 58-1 ; Roger Laufer, « Essai de bibliographie matérielle », n° 1, dans Alain-René Lesage, Le Diable boiteux, Paris, La Haye, Mouton, 1970, pp. 22-23, avec une coupure différente dans la composition de l'adresse du libraire mais identique à l'exemplaire décrit et reproduit par Tchémerzine, t. IV, pp. 172-173).
Un texte presque entièrement différent de la version définitive de 1726.
Le remaniement que Lesage opéra sur Le Diable boiteux en 1726 est si important que les éditions antérieures à cette date sont à considérer comme un ouvrage distinct des éditions parues à partir de 1726.
« Ce qui se perpétue dans l’ouvrage de Le Sage, c’est le goût du portrait, plutôt physique que moral, qu’il contemple et caresse avec amour dans tous ses détails. Mais tandis que La Bruyère se borne à tracer quelques lignes sobres, dans une intention essentiellement moralisatrice, chez ce dernier, au contraire, domine un intérêt très différent : l’amour du pittoresque, l’amour purement artistique de la réalité contemplée sous ses aspects les plus colorés et les plus mouvementés ; cette tendance à l’observation du monde de nos semblables se rattache à une longue tradition de l’esprit gaulois : s’étant exprimée pour le première fois dans les fabliaux et dans les « Chroniques » de Froissart, elle devait trouver plus tard, dans l’œuvre de Balzac, son aboutissement et son couronnement. C’est cette tournure d’esprit qui donne tout son sens et toute sa valeur au « Diable boiteux » » (Dictionnaire des Œuvres).
Le Petit cite un exemplaire provenant de la bibliothèque du comte de Sauvage et Guy Pellion (1882) : superbe en maroquin rouge par Cuzin 595 fr.
Bel exemplaire de cette rare originale, revêtu d’une séduisante reliure de Cuzin en maroquin rouge.
