La Princesse de Clèves
Précieuse seconde édition originale de La Princesse de Clèves, l'une des principales œuvres littéraires françaises du XVIIe siècle.
4 tomes en 2 volumes in-12 de : I/ (2) ff., 211 pp., (3) ff. bl., (1) f., 214 pp., (1) f. bl ; II/ (1) f., 216 pp., 211 (mal chif 213 pp., (5) pp.
Veau marbré, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, coupes décorées, tranches jaspées.
Reliure de l’époque.
154 x 87 mm.
Madame de la Fayette. La princesse de Clèves.
Paris, Claude Barbin, 1689.
Précieuse seconde édition originale de La Princesse de Clèves, l'une des principales œuvres littéraires françaises du XVIIe siècle.
Tchemerzine, III, 841 ; Catalogue Edouard Rahir, Vbis, 1425.
« Faite page pour page et presque ligne pour ligne de la première de 1678, cette seconde édition originale présente la même collation(Cat. Rochebilière, n°721) » (Catalogue Edouard Rahir).
Cette véritable seconde édition originale imprimée en gros caractères reprend l’originale à l’exception du fleuron de titre du tome III, ici composé du bouquet de fleurs porté également sur le titre du tome IV.
L’immense succès rencontré par l’ouvrage dès sa parution, en 1678, dans les milieux lettrés du temps rendit sa réimpression nécessaire.
Madame de Sévigné clama son enthousiasme ; Fontenelle lut et relut l’ouvrage 4 fois ; Boursault en fit une tragédie en 5 actes…
C’est le premier livre qui corresponde à la conception moderne du roman ; le grand mérite de l’auteur étant d’avoir su concilier dans ce roman d’analyse la subtilité romanesque de l’esprit précieux et la vérité sobre et éternelle du classicisme.
« Le roman de deux cents pages contraste fort avec les fictions de Mademoiselle de Scudery, les personnages sont français et non plus grecs ou romains : l’air qu’ils respirent est celui de la cour de France, voluptueuse et raffinée, dans les dernières années du règne de Henri II.
Mais c’est surtout à travers la chronique d’une société de princes et de princesses, l’étude précise nuancée et combien décente de passions que dénonce seulement un silence ou la pâleur d’un visage. »
La scène de l’aveu suscita passions et controverses. « Rien de mieux amené que cet aveu : nous y sommes préparés, nous l’attendons ; et c’est le hasard qui soudain le fait naître, l’inquiétude et les pressantes questions du mari, l’embarras et le silence de la femme – et voilà que ce silence a trop duré, qu’elle ne sait comment en sortir et qu’elle cède à son impulsion : « Eh bien, monsieur, lui répondit-elle en se jetant à ses genoux, je vais vous faire un aveu que l’on n’a jamais fait à un mari… » (Marcel Arland).
Roman précieux, historique et d’analyse, « La princesse de Clèves » est considéré comme le premier de nos romans modernes par sa peinture de sentiments vrais et des ravages de la passion.
« Roman du mariage, du déchirement, de l'immolation, ce petit livre (où nous voyons un mari malheureux qui n'est pas ridicule) demeure une œuvre vivante. Il me semble que Madame de la Fayette a créé dans le roman la langue de la passion et jusqu’à ses pudiques ou impurs silences » (Marcel Arland).
Précieux exemplaire, à belles marges, en reliure du temps.



