Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort du Duc de Berry
« Offert par le vicomte de Chateaubriand à Madame d’Hautefort ».
Édition originale de ce récit dramatique par Chateaubriand de la mort du duc de Berry qui expira dans ses bras.
Exceptionnel exemplaire enrichi d’un envoi de l’auteur à « Madame d’Hautefort » confidente de la duchesse de Berry.
In-8 de (3) ff., 299 pp.
Demi-basane, dos lisse orné de fleurons et filets dorés, pièce de titre en maroquin vert, tranches jaspées. Reliure de l’époque.
199 X 127 mm.
Chateaubriand. Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S. A. R. Monseigneur Charles-Ferdinand D’Artois, fils de France, Duc de Berry.
Paris, Le Normant, 1820.
Édition originale de ce récit dramatique par Chateaubriand de la mort du duc de Berry qui expira dans ses bras.
Talvart, III, 10 ; Oettinger, 1729 ; Quérard, II, 152 ; Clouzot, p. 64.
Exceptionnel exemplaire enrichi d’un envoi de la main de Chateaubriand « Offert par le vicomte de Chateaubriand à Madame d’Hautefort ».
Le duc de Berry, deuxième fils du comte d'Artois (le futur Charles X) était sous la Restauration le chef du parti ultra-royaliste et l'espoir de la continuité dynastique des Bourbons. Il fut assassiné le 14 février 1820 par un fanatique isolé, Louvel.
La biographie du duc de Berry, assassiné par un sellier du nom de Louvel qui espérait éteindre la race des Bourbons, avait été commandée par la Cour. On sait que la duchesse de Berry, enceinte au moment du meurtre, donna peu après naissance au comte de Chambord, futur Henri V, "l'enfant du miracle, en attendant qu'il devint l'enfant de l'exil ", selon le mot fameux de Chateaubriand.
Intransigeant légitimiste depuis la mort du duc d'Enghien (1803), Chateaubriand le restera toute sa vie.
En 1814, il publie De Bonaparte, des Bourbons et de la necessite de se rallier a nos princes légitimes qui « valut une armée aux Bourbons » selon le mot de Louis XVIII et le ministère de l'Intérieur à Chateaubriand. Mais le 13 février 1820, à l'Opera, un fanatique assassine le duc de Berry sur lequel reposaient tous les espoirs des légitimistes.
Aussitôt prévenu, Chateaubriand arrive à l'Opera revêtu de son habit de pair de France et veille le corps, aux côtés de la duchesse de Berry et de Louis XVIII.
Il rentre chez lui au matin, et raconte à son amie Mme de Duras : "j'ai passé la nuit au milieu de la scène, j'ai tout vu. Je l'ai entendu expirer. J'irai vous voir, mais je n'en puis plus."
Dès lors, Chateaubriand se posera comme le défenseur le plus ardent des intérêts de la veuve du duc de Berry : il publie ces Mémoires ou il donne un dramatique récit de la mort du duc, mettant très clairement en cause l'un des proches de Louis XVIII, Decazes, dans ce qu'il considère être une odieuse machination politique. Il quittera ensuite le ministère des Affaires étrangères en 1824 et effectuera même un court séjour en prison
pour son Mémoire sur la captivité de la duchesse de Berry. L'une des phrases de cet ouvrage devint rapidement le cri de ralliement des légitimistes : "Madame, votre fils est mon roi !".
Bel exemplaire, grand de marges, conservé dans son élégante reliure du temps, enrichi d’un envoi de la main de l’auteur à « Madame d’Hautefort ».
ttachée à la duchesse de Berry, Charlotte d’Hautefort fut élevée jusqu’à l’âge de six ans par sa grand-mère, la duchesse de Praslin, puis par la duchesse de Grollier. Le baron de Damas, son époux, servit en Russie, fit toutes les campagnes de l’empire et entra au service de la France en 1814 avec son grade de maréchal de camp. Il devint lieutenant général en 1815, fit la campagne d’Espagne en 1823 où il s’empara de Figuières. Il fut nommé pair de France, ministre de la guerre, des affaires étrangères, gouverneur de S.A.R. Monseigneur le duc de Bordeaux, suivit la famille royale en exil et rentra en France en 1834.
Il accepta, à la demande de Villèle, le portefeuille des Affaires Etrangères, en remplacement de Châteaubriand, le 4 août 1824. Il s'y distingua par la réorganisation des consulats.
Madame d’Hautefort fit partie des amies proches de la duchesse de Berry qui consolèrent celle-ci à la mort de son époux ; elle sera sa compagne de captivité en 1832.





