Le Paradis perdu
Précieux exemplaire du Paradis perdu de John Milton (1608-1674) relié aux armes de la Comtesse de Provence (1753-1810).
« Animée d’un esprit libéral, Louise de Savoie eut son heure de faveur populaire, en défendant au début de la Révolution, ce qu’elle-même appelait, alors, les droits de la nation, et le bruit des explications assez vives qu’elle eut, à ce sujet, avec la reine Marie-Antoinette, lui valut plus d’une fois les applaudissements de la foule » (Quentin Bauchart).
4 volumes in-12, maroquin rouge, armes poussées au centre des plats, triple filet doré en encadrement, dos lisse orné de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin olive, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure de l’époque.
142 x 82 mm.
Milton, John (1608-1674). Le Paradis perdu de Milton poème héroïque traduit de l’anglais avec les remarques de M. Addisson.
Paris, 1765.
Le célèbre poème héroïque de Milton relié pour la Comtesse de Provence.
Nouvelle édition revue et corrigée dans la traduction en prose de Dupré de Saint-Maur, avec les remarques de Joseph Addisson. Le troisième tome contient Le Paradis reconquis et diverses autres œuvres de Milton (Lycidas, L’allegro, Il pensero, etc.).
“One of the greatest, most noble and sublime poems which either this age or nation has produced” (John Dryden).
Grolier, Wither to Prior, 604 ; Lowndes, 1588 ; Pforzheimer, 716 ; Wing. M2142.
Un souffle puissant anime ce vaste poème de John Milton (1608-1674), au rythme grave. S’inspirant des vérités les plus hautes, Milton nous confie, non sans prendre d’ailleurs quelques libertés avec l’orthodoxie, ses idées religieuses, politiques et sociales. Nul n’a placé aussi hardiment que Milton la créature humaine au centre de l’univers. A ce point même que, pour lui, le personnage central n’est pas Adam, mais Satan. Le Paradis perdu nous dépeint pour la première fois ce drame de la Chute avec une entière vérité psychologique, et la rébellion de l’ange tombé y devient glorieuse. On trouve à la fois dans cette œuvre une exaltation du pouvoir dévolu à l’homme de pêcher et de se racheter, et une apologie de la révolte annonçant déjà le satanisme romantique. Milton en eut-il l’intuition ? Ce qui le séduisit, dans ce poème, ce fut essentiellement la grandeur, la poésie d’une tragédie cosmique à la mesure de son angoisse religieuse. Au nombre des artistes qui illustrèrent le poème, citons Gustave Doré (1833-1883) et William Blake (1757-1827), dont le « Satan rassemblant ses légions » fait penser à Michel-Ange.
L’œuvre fut plusieurs fois traduites en français : Dupré de Saint Maur, 1729 ; Louis Racine, 1808 ; F. R. de Chateaubriand, 1836 ; Aubier, 1952-1955.
Provenance : Sir Henry Francis Redhead Yorke (1842-1914), private secretary a the Admiralty, with bookplate.
Précieux exemplaire relié en maroquin rouge aux armes de la Comtesse de Provence (1753-1810).
« Marie-Joséphine-Louise-Bénédicte de Savoie, seconde fille de Victor-Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne, et de Marie-Antoinette-Ferdinande, infante d’Espagne, née à Turin le 2 septembre 1753, épousa le 14 mai 1771 Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, plus tard Louis XVIII, dont elle n’eut pas d’enfant. Elle prit en émigration le titre de comtesse de Lille et mourut à Hartwell, en Angleterre, le 13 novembre 1810. »
« La comtesse de Provence eut, à l’exemple de son époux, qui se piquait fort de littérature et cultivait les muses, le goût des Lettres et des Arts. Sa bibliothèque, dont le catalogue manuscrit, est à l’Arsenal, avait été composée avec beaucoup d’intelligence. »
