Un spectacle dans un fauteuil

Musset, Alfred de
Paris, Londres, Eugène Renduel, Librairie de la Revue des deux-mondes, Baillière, 1833

« Ensemble extrêmement rare.Exceptionnel en reliure d’époque de qualité ou avec couvertures » (Clouzot).

3 volumes in-8 de : I/ (2) ff. de faux-titre et titre, 288 pp., (2) ff. de table ; II/ (2) ff. de faux-titre et titre, VII pp., 366 pp. et (1) f. de table ; III/ (2) ff. de faux-titre et titre, 353 pp., (1) f. de table.Demi-maroquin vert à coins, filet or sur les plats, dos à nerfs richement orné de pièces de maroquin citron, bleu et rouge mosaïqué et de fleurons et filets dorés, couvertures et dos conservés, exemplaire entièrement non rogné. Reliures de G. Mercier.

219 x 138 mm.

Musset, Alfred de. Un spectacle dans un fauteuil.Paris, Eugène Renduel, 1833. Paris, Librairie de la Revue des deux-mondes, Londres, Baillière, 1834.

Édition originale de cet « ensemble extrêmement rare. Les deux derniers volumes, de prose, partiellement détruits, sont beaucoup plus difficiles à rencontrer que le premier. » (Clouzot).Clouzot, 215 ; Carteret, II, 188-191 ; Vicaire, V, 1239-1241 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 558 ; Bulletin Morgand et Fatout, 7696, 9434 ; En Français dans le texte, 249.

« Cette seconde livraison du « Spectacle dans un fauteuil » contenant les premières pièces du théâtre de Musset a été éditée par la « Revue des Deux-Mondes ». Le directeur Buloz suggéra à charpentier l’idée de publier les œuvres de Musset dans sa collection in-12, comme les « Poésies Nouvelles, 1840 », en sacrifiant pour la réussite de cette affaire un certain nombre d’exemplaires de son édition in-8 qui restaient dans la librairie de la « Revue ». Ceci explique la grande rareté de ces deux volumes de prose. » (Carteret).

« La première livraison est dans la lignée des « Contes d’Espagne et d’Italie » : on y trouve l’inspiration de Byron. Mais c’est la charmante comédie « A quoi rêvent les jeunes filles » qui retient surtout l’attention : cette esquisse annonce le meilleur du théâtre de Musset.Avec « Lorenzaccio », « Les Caprices de Marianne », « André del Sarto », « Fantasio » et « On ne badine pas avec l’amour », qui s’ajoutent à « La Nuit vénitienne », la seconde livraison d’« Un spectacle dans un fauteuil » révèle le génie dramatique de Musset.La chronologie de ces cinq pièces nouvelles a fait couler beaucoup d’encre car elles sont contemporaines de la liaison de Musset avec George Sand(…).En ne concevant pas pour la scène les pièces de son recueil, Musset a résolument tourné le dos aux expériences du drame romantique qui, malgré Dumas et Hugo, aboutissent à des impasses. En se débarrassant des poncifs et de l’antithèse du mélodrame, en privilégiant la vérité des sentiments sur l’effet dramatique, il a démontré la possibilité d’un théâtre véritablement romantique »(L. Chotard, En Français dans le texte).

Le premier volume contenant deux pièces de théâtre de Musset en vers est précédé d’une dédicace en vers qui donne des renseignements très intéressants sur l’inspiration poétique de Musset et son attitude à l’égard du mouvement littéraire de l’époque : il se donne pour le jouet de l’inspiration dans toute la force du terme. Aucun auteur avant lui n’avait ainsi introduit son lecteur dans le processus de sa création poétique avec autant d’exactitude, mais aussi de détachement de soi-même. Mais cette préface découvre aussi quel abîme sépare Musset de ses contemporains : au lendemain de 1830 (triomphe du mouvement romantique), le jugement de l’auteur sur les lettres de son temps est des plus pessimistes : « Aujourd’hui l’art n’est plus », dit-il. Par ce recueil Musset prenait possession de lui-même et affirmait son originalité et Sainte-Beuve, qui voyait dans le spectacle le sommet de l’art de Musset, ne s’y trompa pas.

Hippolyte Fortoul vante l’invention féconde et l’originalité dramatique du génie de Musset, ce qui lui permet de créer un théâtre nouveau, indépendant de « toute date, de tout costume, de toute chaîne historique ».

« Parce que c’est l’homme qu’il cherche toujours, Musset parvient à éviter dans son théâtre le faste scénique si prévalant dans les pièces de l’époque. Ce recueil distingué prouvait que l’on pouvait être romantique et créer une œuvre dramatique simple, belle et profondément humaine ; c’est-à-dire qu’il existait un théâtre romantique ne ressemblant en rien à celui de Hugo ».(N. Furman, La Revue des Deux-Mondes, 1831-1848, p.104).

« There can be no doubt that the prose plays of 1833-1834 reveal Musset at his dramatic best, at the highest point. » (H. S. Gochberg, Stage of dreams).

« Exceptionnel en reliure d’époque de qualité ou avec couvertures. » (Clouzot).

Bel et précieux exemplaire, à toutes marges, avec ses couvertures et dos conservés.

Provenance : présence d’un ex-libris manuscrit « Le comte Michel Wrall… » sur la page de titre du premier volume ; présence d’un ex-libris armorié non identifié sur le feuillet blanc ; étiquette de bibliothèque russe au verso de la couverture du premier volume ; bibliothèques Victor Mercier et André Chauveau, avec ex-libris.

VENDU

Vendu