Œuvres
Précieux exemplaire des Œuvres de Boileau-Despreaux imprimées en 1768 reliées en maroquin de l’époque aux armes de la Comtesse d’Artois (1756-1805).
3 volumes in-12 maroquin rouge, dos à faux-nerfs, ornés et dorés, étiquettes fauves, triple filet doré encadrant les plats, armes dorées au centre, tranches dorées. Reliures armoriées de l'époque.
147 x 85 mm.
Boileau-Despreaux. Œuvres. Paris, Savoye, Durand, Saillant et Desaint, 1768.
« Édition la plus correcte qu’on ait donnée jusqu’à présent des œuvres de ce célèbre poète. »
« Une vie assez terne, une œuvre finalement peu abondante - et pourtant Boileau reste un des grands vivants du xviiè siècle : plus que ses livres, c’est le personnage qui s’impose, et c’est son action directe, orale, sur son temps qui est la plus importante.
Les idées de Boileau ont irrité les « philosophes » ; les romantiques les ont bafouées, malgré l’effort tardif de réhabilitation de Sainte-Beuve, Elles peuvent sembler aujourd’hui conventionnelles.
En 1660, elles étaient révolutionnaires.
Boileau était de plain-pied avec son temps : l’un des rares critiques à avoir mieux jugé ses contemporains que ses prédécesseurs, il a certes médit de Ronsard, mais peut-on dire qu’il se soit trompé sur les chapelain, Cotin Scudéry ? Il n’avait pas de système ; il obéissait aux impulsions de sa raison chaleureuse, aux ardeurs ou aux colères de son goût, qui détestait le laborieux, le compliqué, mettait la perfection dans l’aisance, l’apparente facilité et combattait pour un art « naturel », avec pour idéal la simplicité.
Amener la poésie française au niveau où les « Provinciales » avaient élevé la prose, débarrasser la poésie de ses oripeaux conventionnels et de la préciosité, tel fut, selon Sainte-Beuve, le rôle de Boileau, tant de fois diffamé depuis trois cents ans, mais qui reste peut-être le seul théoricien littéraire du passé encore lisible, et encore lu. » (Jacques Patry).
Précieux exemplaire relié en beau maroquin rouge de l’époque orné des armoiries de laComtesse d’Artois.
Marie-Thérèse de Savoie, troisième fille de Victor-Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne, et de Marie-Antoinette-Ferdinande, infante d’Espagne, née à Turin le 31 janvier 1756, épousa le 16 novembre 1773, à Versailles, son beau- frère. Charles-Philippe, comte d’Artois, plus tard Charles X. Elle mourut à Gratz (Autriche) le 2 juin 1805, laissant deux fils, le duc d’Angoulême et le duc de Berry. Sa bibliothèque, formée par les soins de Félix Nogaret, son secrétaire, était une des plus importantes de l'époque ; les livres en étaient généralement reliés en maroquin rouge et sans autres ornements qu’un triple filet.
