W ou le souvenir d'enfance

Perec
Paris, Denoel, Les Lettres Nouvelles, 1975

Edition originale du « noyau de l’œuvre perecquienne » (Jacques Jouet).

Exemplaire conservé broché, avec sa jaquette illustrée, enrichi d’un envoi autographe signé de l’auteur à Michel Suffran.

In-8 de 220 pp., (2) ff.

200 x 114 mm.

Bel exemplaire broché, complet de la jaquette illustrée sur le premier plat d'une photographie de Christine Lipinska figurant la porte du salon de coiffure, sis rue Vilin, où exerça jusqu'en 1942 la mère de Georges Perec.

« J’écris parce qu’ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l’écriture : leur souvenir est mort à l’écriture ; l’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie » (Georges Perec).

Edition originale du « noyau de l’œuvre perecquienne » (Jacques Jouet).

Exemplaire conservé broché, avec sa jaquette illustrée, enrichi d’un envoi autographe signé de l’auteur à Michel Suffran.

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Perec, Georges. W ou le souvenir d’enfance.

Paris, Denoel, Les Lettres Nouvelles, 1975.

Edition originale dont il ne fut pas tire d’exemplaires en grand papier.

Exemplaire enrichi d’un envoi autographe signé de Georges Perec à Michel Suffran.

En 1975 est publié W ou le souvenir d’enfance, œuvre hybride dans laquelle Perec tente de remédier aux manques de ses souvenirs par l’écriture. Ce projet, déjà amorcé par un feuilleton paru dans le magazine La Quinzaine littéraire quelques années plus tôt, prend une forme définitive dans une œuvre qui innove l’écriture autobiographique. En effet, la fiction développée dans l’hebdomadaire est réinvestie et s’intercale dans le récit d’enfance de l’écrivain.

Si Georges Perec entreprend de revenir sur son passé, c’est parce qu’il a été fortement marqué par la perte de ses parents. La disparition de sa famille, et le traumatisme qui en résulte, motivent une écriture en perpétuelle remise en question. Le passé perdu est pour l’écrivain le moteur d’une écriture qui convoque davantage la fiction que le réel. En effet, face au manque des souvenirs, seule l’écriture du présent peut laisser une trace des êtres chers.

Le récit de fiction qui ouvre la première partie est narré par Gaspard Winckler, un déserteur français qui habite en Allemagne sous une fausse identité. Un jour, un homme nommé Otto Apfelstahl lui annonce que son homonyme, un enfant sourd-muet et autiste, a disparu lors d’un voyage en bateau autour du monde qui devait aider à sa guérison, aux alentours de La Terre de Feu. Il lui propose une mission, celle de sauver cet enfant et de se rendre à l’endroit de sa disparition. Gaspard Winckler accepte.

Alterné à ce début de fiction, le second récit commence par un constat singulier : « Je n’ai pas de souvenir d’enfance. » (Perec, 1975, 17). C’est justement le manque des souvenirs qui engendre une recherche orientée davantage sur le néant à reconstituer. Premiers souvenirs de l’écrivain, construits à partir de témoignages et de photos jaunies. Les souvenirs ainsi restitués sont continuellement soumis au doute, à la réfutation et aux interprétations multiples, car Perec construit du sens à partir de photos jaunies et de témoignages épars, seuls liens réels entre le passé et le présent. Tout comme son personnage de la fiction, Gaspard Winckler, le narrateur du récit personnel part à la recherche de son homonyme-enfant, non pas dans le passé, mais dans l’écriture, point de départ d’une enquête introspective.

Parallèlement à sa profession de médecin, Michel Suffran (1931-2018) se consacre à la littérature.

Ami de François Mauriac, de Bernard Clavel et de Jean Vauthier, Miche Suffran est l'auteur de pièces de théâtre et de nombreuses " dramatiques " de radio et de télévision ainsi que d'études littéraires et d'essais sur des écrivains tels que Jacques Rivière, Jean de La Ville de Mirmont, Alain-Fournier…

Eugène Ionesco écrivait : « Ébloui, angoissé encore plus, par le livre de Michel Suffran : La Nuit de Dieu. Comment cet écrivain n’est-il pas plus et mieux connu ? ».

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