La Nouvelle Héloïse

Rousseau, Jean-Jacques
1780
Prix : 13 500 €

Très rare édition en partie originale du premier grand ouvrage de Rousseau.

Bel et précieux exemplaire, grand de marges, imprimé sur papier de Hollande, conservé dans sa reliure armoriée de l'époque.

4 volumes in-8 de : I/ 1 portrait, (2) ff., LXII et 355 pp., 4 figures ; II/ (2) ff., 464 pp. et 3 figures ; III/ (2) ff., 419 pp. et 3 figures ; IV/ (2) ff., 383 pp. et 3 figuresVeau porphyre, triple filet doré encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos lisse de maroquin rouge orné, pièces de titre et de tomaison en maroquin vert, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l'époque.

194 X 121 mm.

Très rare édition en partie originale deLa Nouvelle Héloïsecontenant une pièce,Les Amours de Milord Edouard Bomston, qui parait ici pour la première fois. Elle est demeurée inconnue de Dufour.

L’exemplaire a été enrichi à l’époque d’un portrait de l'auteur gravé par Dupréel d'après La Tour et treize figures de Moreau le Jeune gravées par Dupréel, Delignon et Thomas.

« Ce roman fameux, qui fut tant lu dès l’époque de son apparition, tant de fois réimprimé depuis et qui est si connu sous son simple titre : La Nouvelle Héloïse » (Le Petit, 560-562).

Daniel Mornet a montré que cette belle édition avait été établie sur l'exemplaire de l’édition Duchesne corrigé par Rousseau qui appartenait à Coindet. Le quatrième volume contient en édition originale l'extrait des Amours de Milord Édouard Bomston (pp. 350-376), dont une note de l'éditeur au bas de la p. 350 indique : « Cette pièce qui paroit pour la première fois, a été copiée sur le manuscrit original et unique de la main de l'auteur qui appartient, & existe entre les mains de Mad. la Maréchale de Luxembourg, qui a bien voulu le confier ». En effet, Rousseau écrivit ce chapitre, demeuré inédit de son vivant, à l'intention de la maréchale de Luxembourg « dans l'ardent désir d'enrichir son exemplaire de quelque chose qui ne fût dans aucun autre ». Le manuscrit est conservé au musée de l'abbaye de Chaalis (coll. Girardin).

« La Nouvelle Héloïse fut le premier grand ouvrage que publia Rousseau et ce fut aussi celui qui eut le succès le plus universel » (Barbier, Notice bibliographique sur les ouvrages de J.-J. Rousseau, p.9).

« Cet ouvrage fit la plus vive sensation ; ce fut par le chemin du cœur que Rousseau arriva à faire comprendre aux rois qu’ils avaient des devoirs à remplir, et aux peuples qu’ils avaient des droits à exercer » (Avant-propos édition 1839).

« Moreau le jeune, doué d’une grande fécondité de dessin, se distingua entre tous les dessinateurs adonnés à l’illustration de livres par l’universalité de son goût. Moreau fut avant tout un dessinateur littéraire. L’un des graveurs de Moreau affirmait que s’il était possible que les chefs-d’œuvre des grands hommes qu’il a décorés vinssent à se perdre, on retrouverait leur génie et leur esprit dans ses dessins » (Histoire de l’art pendant la Révolution, J. Renouvier).

Bel exemplaire, grand de marges, imprimé sur papier de Hollande, conservé dans sa reliure de l’époque aux armes de la comtesse de Provence (1753-1810).Fille du duc Victor Amédée III de Savoie, Marie-Joséphine-Louise de Savoie (1753-1810) épousa le 14 mai 1771 Louis-Stanislas-Xavier comte de Provence, futur Louis XVIII. D’un esprit très libéral elle défendit les droits de la nation au début de la Révolution avant d’émigrer le jour de l’arrestation de Louis XVI à Varennes le 25 juin 1791. Se piquant fort de littéraiture, elle composa sa bibliothèque avec intelligence. Celle-ci fut dispersée à la Révolution. (E. Quentin-Bauchart, II, pp 308-330).