Le Rouge et le Noir

Stendhal
Paris, A. Levavasseur, 1831.
Prix : 90 600 €

Le Rouge et le Noir relié à l’époque pour le Prince Alexandre Emmanuel Louis de Bauffremont (1773-1833).

2 volumes in-8, demi-maroquin vert pâle à grain long, dos lisse orné, tranches mouchetées. Fine reliure parisienne de l’époque ornée du chiffre R en queue de dos.

201 x 125 mm.

Stendhal [Henri Beyle, dit]. Le Rouge et le Noir, chronique du XIXe siècle.
Paris, A. Levavasseur, 1831.

Édition originale de « cette grande fresque où tout est peint dans le détail avec un art de miniaturiste » (P. Bourget).

Le Rouge et le Noir parut chez Levavasseur sous le plus connu des noms d’emprunt de Beyle, M. de Stendhal. Inspiré d’un « petit fait divers » de La Gazette des Tribunaux, le roman retrace l’ascension social et la fin tragique d’un jeune ambitieux, devenu emblématique de toute une génération, lequel gravit les échelons grâce à son intelligence et sa volonté.

« Le Rouge et le Noir est l’incontestable chef-d’œuvre de Stendhal. Jamais il n’a atteint à une telle puissance, à une mise en œuvre aussi parfaite de ses moyens littéraires et de ses idées : jamais il n’est allé aussi loin, aussi profond en lui-même. Il est Julien Sorel comme Flaubert est Madame Bovary. Le caractère de Julien est intimement lié à la personnalité profonde de Stendhal. Dans toute l’œuvre de Stendhal, Julien Sorel apparaît comme la figure centrale autour de laquelle rayonnent toutes les autres. Cette œuvre est la plus réussie, la plus géniale de l’auteur et, à tous égards, le plus grand roman français du XIXème siècle » (Dictionnaire des Œuvres).

Maintes reprises se succédèrent après la parution de l’originale en 1835, 1838 et 1840. Elles témoignent du souci de perfection de l’auteur, conscient d’écrire une œuvre maîtresse mêlant égotisme et acuité psychologique, dans une prose aussi précise que celle du Code civil, son modèle.

« Stendhal va donner à sa langue natale l’une de ses expressions les plus achevées. L’amour bien sûr, le bonheur à l’évidence, mais aussi la grandeur, la beauté… et, comme en passant, la littérature sont les principaux ressorts de son action. Dédaignant son époque, Stendhal surplombe d’assez haut son siècle et cet homme incompris de ses contemporains, négligé, délaissé est, comme il l’avait espéré et, mieux, prévu, pleinement réhabilité dès la fin du XIXème siècle. Avec Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme, Stendhal gratifie le roman de deux de ses pierres les plus rares. Il n’est pas une ligne que Stendhal ait écrite qui ne soit juste, la moindre de ses assertions, la plus brève de ses notations, confond par sa profondeur, sa vérité et la beauté toujours svelte de sa tournure. Quelqu’un de proche, d’amical même, devise gaiement avec nous et nous rend plus légère la profondeur, les palpitations de la passion nous assaillent à notre tour et nous souscrivons à cette furieuse exigence de pureté » (Yves Peyré, En Français dans le texte).

Très rare et extrêmement recherché. Les reliures d’époque sont plus souvent assez simples. Donc ne pas se montrer trop difficile sur leur qualité » (Clouzot).

Seuls les beaux exemplaires sont vraiment rares et leur prix a connu une forte croissance ces dernières années.

Le 21 octobre 1981, les éditions originales du Rouge et le Noir et de La Chartreuse de Parme en demi-veau uniforme étaient adjugées 148 000 F à l’Hôtel Drouot. Ces quatre volumes, en demi-reliure, réapparurent le 16 mai 1995 et furent alors adjugés 745 000 F.