Andria P. Terentii, omni interpretationis genere

Térence
Paris, Robert Estienne, 1546.
Prix : 25 000 €

Précieux exemplaire imprimé en 1546 conservé dans sa reliure de l’époque ornée d’entrelacs peints à la cire, condition fort rare.

In-8 de 503 pp., veau brun, plats ornés d'un large décor d'entrelacs peint à la cire (blanche, rouge, verte, noire) et doré, dos à nerfs orné, tranches dorées. Reliure de l'époque.

170 x 110 mm.

Térence (185-159 Av. J.C). Andria P. Terentii, omni interpretationis genere, in adolescentulorum gratiam facilior effecta : ut ex hac comoedia omnes deinde alias ab eodem Comico con scriptas, nullo negotio adsequantur iuuenes bonarum literarum studiosi. 
Paris, Robert Estienne, 1546.

Belle et rare édition imprimée par Robert Estienne, de cet important commentaire de l'Andrienne de Térence.

Extremely rare edition of this comedy of Terence, intended for schoolboys by Charles Estienne ; it was first issued in 1541 and was frequently reprinted” (Schreiber).

USTC ne cite que 4 exemplaires institutionnels dont aucun aux Etats-Unis.

Exemplaire réglé en rouge.

La trame de cette comédie est traditionnelle : le domestique malin et sans scrupules embrouille et débrouille les intrigues multiples, tant des vieux que des jeunes. Mais il existe au-delà de cette apparence un fait nouveau : les jeunes gens ne se rebellent plus, avec un esprit insouciant et frondeur, contre la traditionnelle sévérité paternelle. Ils se rendent compte des problèmes que pose la vie commune et cherchent à se former une personnalité propre qui puisse coexister avec celle de leurs pères. En mêlant à d’honnêtes bourgeois d’équivoques personnages, à des filles de bonne famille des courtisanes, Térence ne cède pas au goût que l’on avait dans l’ancienne comédie pour les promiscuités canailles. Son but est seulement de donner un aperçu des diverses couches de la société, et d’indiquer les limites des traditions. Il y a chez Térence cette aspiration morale qui est propre aux périodes de transition. Plaute s’attaquait à une société sénile constituée de façon rigoureuse et pouvait, au nom d’une jeunesse insouciante et irrespectueuse, se permettre de se moquer de valeurs morales fossilisées par les usages. Le monde de Térence, au contraire, s’il paraît en surface moins solide, a en profondeur un indiscutable désir de rénovation.

Né esclave en Afrique vers 185 avant Jésus-Christ, Térence fut affranchi par le sénateur Terentius Lucanus qui l’avait « distingué pour son esprit et sa prestance ». Terence fut accueilli par le cercle aristocratique et littéraire qui gravitait autour des Scipions.

Térence incarne pour les critiques littéraires ultérieures ce que pouvait donner de plus universellement appréciable la finesse hellénique accommodée à la pondération de l’esprit latin.

Cicéron le cite plus de soixante fois. Horace, Ovide et Tite-Live font écho à ses pièces dans leurs œuvres. Montaigne et La Fontaine l’étudient. Molière s’inspire fortement de ses comédies pour l’Ecole des maris ou Les Fourberies de Scapin.

Précieux exemplaire conservé dans sa reliure richement ornée d’entrelacs peints à la cire de l’époque, condition fort rare pour une Comédie de Térence.

Renouard, Estienne, 67 : 19 ; voir Schreiber, 99 (pour l’édition de 1548, même collation) et Adams, T. 388-389 (éd. 1541 et 1548).