Un homme qui dort

PÉREC, Georges
Paris, Denoël

« C’est l’histoire de quelqu’un qui se déprend complètement, qui tombe dans l’indifférence et qui ensuite est fasciné par cette indifférence » (Pérec).

Le troisième roman de Pérec renverse le schéma habituel de l’énonciation : le narrateur s’adresse au personnage principal en le tutoyant, affirmant ainsi ce roman comme une autofiction. Cette utilisation du “tu” est analysée par Pérec : « C’est une forme qui mélange le lecteur, le personnage et l’auteur. Ce “tu” est en même temps un “je” ».

In-8 de 163 pp., (1) f., broché, chemise et étui Devauchelle.

208 x 125 mm

EDITION ORIGINALE.

L’un des 15 exemplaires appartenant au tirage de tête sur vélin pur fil Lafuma Navarre (N°2).

BEL EXEMPLAIRE, L’UN DES 15 PREMIERS, CONSERVÉ BROCHÉ, TEL QUE PARU.

« Tu as vingt-cinq ans et vingt-neuf dents, trois chemises et huit chaussettes, quelques livres que tu ne lis plus, quelques disques que tu n'écoutes plus. Tu n'as pas envie de te souvenir d'autre chose, ni de ta famille, ni de tes études, ni de tes amours, ni de tes amis, ni de tes vacances, ni de tes projets. Tu as voyagé et tu n'as rien rapporté de tes voyages. Tu es assis et tu ne veux qu'attendre, attendre seulement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre : que vienne la nuit, que sonnent les heures, que les jours s'en aillent, que les souvenirs s'estompent. »

Un homme qui dort s’apparente à une litanie par laquelle se formule – et se produit – l’expérience d’une triple dissolution : de l’espace, du temps et du corps ; disparition du sujet, donc, comme jouissance ou extase du vide. (Frédéric Yvan).

Il s’agit de la première émergence évidente, chez Pérec, de cette obsession du manque, de la disparition. L’œuvre a été adaptée au cinéma en 1974 et a remporté le prix Jean-Vigo.

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