La Maréchale d'Ancre
Édition originale de ce beau drame d’Alfred de Vigny qui suscita l’admiration d’Alexandre Dumas et de Sainte Beuve.
Bel exemplaire enrichi d’une lithographie de Tony Johannot, conservé dans sa brochure de l’époque, tel que paru.
In-8 de XIV et 142 pp. Broché, couverture imprimée, tel que paru.
215 x 135 mm.
Vigny, Alfred de. La Maréchale d’ancre.Paris, Charles Gosselin, 1831.
Édition originale de ce beau drame d’Alfred de Vigny qui suscita l’admiration d’Alexandre Dumas et de Sainte Beuve.
Clouzot, 275 ; Carteret, II, 454 ; Vicaire, VII, 1057-1058.
« Votre œuvre est belle, mon cher Alfred, 1617 est tout vivant. C’est la Cour joueuse et brave de Louis XIII et tous ces seigneurs ont des paroles qui vont bien avec le velours et le satin. Votre 3è acte est un des plus beaux qu’il y ait au théâtre » (Alexandre Dumas).
« Mon cher ami, je rentre tout plein des émotions de votre Maréchale. [… ] Les 3è et 4è actes me semblent admirables d’un bout à l’autre, d’un dramatique puissant, continu, contrasté, toujours croissant. [… ] Vous n’avez jamais rien fait de plus beau que cela » (Sainte-Beuve).
Drame en cinq acres et en prose représenté au Théâtre Royal de l’Odéon le 25 juin 1831, la pièce raconte la fin dramatique du Florentin Concini, maréchal d’Ancre, et de sa femme Léonora Galigaï, favorite de la régente Marie de Médicis (1615). Pour renforcer sa position, le couple réussit à faire emprisonner le prince de Condé, chef du parti des mécontents. Ce coup trop audacieux met le feu aux poudres et donne le signal du soulèvement qui abattra les Concini, discréditera la Régente et amènera le règne personnel du jeune roi Louis XIII. Un Corse, Michel Borgia, qui a aimé naguère Léonora, la revoit à la Cour, lui dit sa haine jalouse pour Concini et lui révèle l’imminente révolte qui la menace et dont il voudrait la sauver. Lorsque la Maréchale est arrêtée, elle lui confie ses deux jeunes enfants. Borgia a avec lui, à Paris, sa femme, Isabella qu’il tient soigneusement cachée : Concini, qui l’a vue, en tombe amoureux et la courtise tandis que tout le monde le croit au loin. Il apprend d’elle que Borgia est à Paris et qu’il est en rapports avec Léonora. Blessé dans son honneur, il suscite la jalousie d’Isabella contre sa propre femme, et, quand celle-ci sera jugée comme sorcière, elle trouvera une féroce accusatrice dans la personne d’Isabella et sera condamnée. Regagnant sa demeure, Concini apprend que la jeune roi a pris le pouvoir et que son étoile est tombée ; il rencontre Borgia, se bat en duel avec lui, au clair de lune, le blesse mortellement et est lui-même blessé. Il est achevé par les hommes du parti du Roi et meurt sur la borne même auprès de laquelle Henri IV avait été assassiné, assassinat, selon Vigny, voulu et préparé par Concini. Léonora, conduite au supplice, aperçoit les deux cadavres, parvient à parler à ses enfants et fait promettre à l’aîné qu’il la vengera.
Après lecture de la pièce de Vigny, Jean-Michel Berton, futur député du Lot, fut lui aussi dithyrambique, « En lisant avec délice votre Maréchale d’Ancre, j’ai maudit de bon cœur la velléité d’ambition politique qui me retenait à 150 lieues de Paris lorsqu’elle a été représentée à l’Odéon lors des élections de 1831. Votre prose est de la poésie, et de la véritable, celle qui est fondée sur le jeu des passions ».
Bel exemplaire enrichi d’une lithographie de Tony Johannot, conservé dans sa brochure de l’époque, tel que paru.
Provenance : de la bibliothèque Georges Vandaele, avec ex-libris.
