La Guide des chemins d'Angleterre
Édition originale du premier guide routier de l’Angleterre.
Bernard, Jean. La Guide des chemins d'Angleterre, fort nécessaire à ceux qui y voyagent ou qui passent de France par Angleterre en Escosse : ayant ordoné le chemin par les mile, à la mode du pays, faisant deux mile une lieue Françoyse.
Paris, Gervais Mallot, 1579.
In-8 de 14 ff chiffrés k à m2.
Discours des plus mémorables faits des roys & grads seigneurs d’Angleterre depuis cinq cens ans.
Paris, Gervais Mallot, 1579.
In-8, de (8) ff. et 64 ff.
Soit 2 ouvrages en 1 volume in-8, maroquin bleu, double filet or encadrant les plats, dos à nerfs orné de fleurons dorés, double filet or sur les coupes, double filet or intérieur, tranches dorées. Thompson.
170 x 103 mm.
Précieuse édition originale, d'une insigne rareté, du premier guide routier d'Angleterre.
Clair et précis dans les distances relevées entre villes et villages « De Londres à Waltham, XII mile, De Waltham à Wars VIII mile », ce guide routier présente toutes les étapes de la route, de Londres à l’abbaye célèbre de Sainte-Marie de Wal Sungham, située sur les côtes du comté de Norfolk, dont Érasme a fait une description d’après une visite lors de son séjour à l’université de Cambridge en 1511.
Un bref historique des lieux les plus marquants et des remarques géographiques ou sociologiques savoureuses jalonnent ce recueil.
Des avertissements pertinents sont ainsi prodigués au voyageur : « Prenez garde à la plaine de Salesbury, lieu fort dangereux à cause des voleurs & brigands qui y font leur repaire quasi journellement. »
Une anecdote très curieuse est rapportée par l’auteur dans sa description de la ville de Coventray : « Coventray est l’une des plus belles villes d’Angleterre après Londres, sise en lieu bien aéré dans le comté de Warwyck. L’Abbaye de cette ville fut environ 1043 bastie par ordonnance de Leofric, comte de Marshe et Coventray, en laquelle il fut inhumé. Pour l’affection singulière que Goodwyne, femme dudit Léofric portait jadis aux habitans de Coventray, elle fit instance à son mary les vouloir affranchir de tous peages, barrages, coustumes & autres impositions quelcôques. Ce qu’il octroya à sa femme par tel si, qu’elle irait à cheval toute nue au travers de la ville. Elle si accorda pourvu qu’elle désignerait le temps & l’heure propre à ce faire, qui fut sur le midy, auquel temps elle fit notifier à cry public que tous ceux de la ville fermassent leurs portes ou fenestres. Tandis qu’elle faisait ainsi la chevauchée par la ville, son cheval hennit : ce qu’ayant l’un des habitans, plus rude & plus incivil que les autres… ouvrit la fenestre & regarda en la rue, dont fut tiré en conséquence (fut-ce pour la rudesse du lourdant ou pour ce que le cheval hennit ainsi par accident) que les coventriens soyent bien affranchis de toutes tailles, péages, barrages & coustumes, toutefois pour les chevaux & bestes chevalines que l’on paye imposts ordinaires. Ce que depuis 1 044 ans a toujours esté observé en Coventray ».
Superbe exemplaire, grand de marges, de cet ouvrage rarissime.
De la bibliothèque Beckford, (1884, 757) avec ex-libris.

