Collection complète des voyages autour du monde
Première édition française des Voyages de Cook, reliée à l’époque aux armes de la Duchesse de La Rochefoucauld d’Anville,
et provenant de la bibliothèque du Château de La Roche-Guyon.
Provenance : Marie-Louise-Nicole de La Rochefoucauld, Duchesse d’Anville (armes au dos et cachet du château de La Roche-Guyon sur les titres : Bibliothèque du château de La Roche-Guyon, Sotheby’s Monaco, 8-9 décembre 1987, lot 451), Librairie Bérès.
Paris, 1774-1778-1785.
4 volumes de : (2) ff., IV, XVI pp., (1) f., XXXII, 388 pp., 16 pl. ; (3) ff., 536 pp., 16 pl. ; (3) ff., 394 pp., 17 pl. ; (1) ff., VIII, 367 pp., 3 pl.
5 volumes de : XII pp., pp. V-XLIV, 460 pp., 18 pl., ; VIII, 432 pp., 20 pl. ; VIII ; 374 pp., (1) f., 21 pl. : VIII, 413 pp., (1) f., 7 pl., 1 tableau repl. ; XII, 510 pp., (1) f., 1 pl., 1 tableau repl.
5 volumes de : (4) ff., CXXXI, 437 pp., (1) ; (2) ff., 422 pp., (1) ff. ; (2) ff., 488 pp., (2) ff., 552 pp., (1) f., 1 tableau repl. ; atlas de 88 pl.
Ensemble 14 volumes in-4, veau moucheté, encadrement de triple-filet à froid sur les plats, dos à nerfs ornés de fleurons et d’armoiries dorées en têtes, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, deux filets or sur les coupes, tranches rouges. Reliure de l’époque.
250 x 195 mm.
Cook, Capitaine James. Collection complète des voyages autour du monde.
- Relation des voyages entrepris pour faire des découvertes dans l’hémisphère méridional, par Byron, Carteret, Wallis et Cook. Traduite de l’anglais.
Paris, Saillant, Nyon et Panckoucke, 1774.
- Voyage dans l’hémisphère austral, et autour du monde, fait sur les vaisseaux du roi, en 1772‑1775. Traduit de l’anglais.
Paris, Hôtel de Thou, 1778.
- Troisième voyage de Cook, ou voyage à l’océan pacifique, ordonné par le roi d’Angleterre, pour faire des découvertes dans l’hémisphère Nord […] exécuté en 1776‑1780. Traduit de l’anglais.
Paris, Hôtel de Thou, 1785.
Premières éditions françaises des trois voyages de Cook, les seules au format in‑quarto.
La traduction des deux premiers voyages a été réalisée par Suard, celle du troisième par Demeunier.
Soit un ensemble de 10 gravures sur cuivre (réalisées sous la direction de Benard, dont un portrait‑frontispice, 63 cartes, 143 planches et 3 tables, la plupart dépliantes ou à double page, ainsi complet.
En trois voyages successifs (1768-1772 et 1776) Cook parcourut la Mer du Sud, reconnut l’individualité de plusieurs îles (Nouvelles Zélande, Australie…) qu’on englobait jusqu’alors dans l’hypothétique continent austral et recueillit les observations les plus précises et les plus complètes sur les archipels polynésiens.
Du point de vue ethnographique, anthropologique et linguistique, la relation revêt une grande importance scientifique : « Savant à l’esprit compréhensif et large, il s’était aperçu que la plupart des relations de voyages s’occupaient fort peu de l’espèce humaine ou, quand elles s’en souciaient, ne donnaient que des renseignements vagues et fantaisistes, d’intérêt avant tout spectaculaire (…). C’est pourquoi Foster veut recueillir des faits et seulement des faits. On comprend combien une telle attitude constitue une innovation dans la recherche ethnographique qui, au cours du XVIIIè siècle, tente péniblement d’acquérir son individualité au sein des disciplines philosophiques pour devenir une science d’observation et même d’expérimentation. » (Daumas, Histoire de la science, pp. 1458-1459).
L’illustration, d’un intérêt considérable, comprend 207 planches hors texte gravées sur cuivre, certaines dépliantes : cartes, portraits, vues, faune, flore… L’ensemble présente des scènes exotiques, de mœurs, de chasse, des indications ethnologiques, inédites et précises, avec notamment de surprenants portraits d’indigènes et des vues authentiques d’admirables paysages. Les planches du troisième volume ont été reliées à part, à l’époque, en un atlas d’un format légèrement supérieur.
Par le texte et par l’illustration, ces volumes apportent une documentation extrêmement riche sur le Brésil, le Détroit de Magellan, les Îles Falkland, le Cap de Bonne Espérance, Tahiti, la Nouvelle Zélande et les côtes australes.
Superbe exemplaire relié avec élégance à l’époque pour laDuchesse de La Rochefoucauld d’Anville, et provenant de la bibliothèque du Château de La Roche-Guyon.
Les 14 volumes ayant été publiés sur une dizaine d’années à la veille de la Révolution et vendus en trois séries distinctes, ils furent le plus souvent reliés séparément. Les collections constituées a posteriori offrent généralement des reliures disparates.
« Le duc de La Rochefoucauld (1747-1827) fit, en 1769, en Angleterre, un voyage qui fut consacré à l’étude des procédés industriels et agricoles mis en pratique de l’autre côté du détroit. Il revint ensuite s’établir dans sa terre de Liancourt, où il fonda une ferme-modèle et une école des arts et métiers, où étaient admis les enfants des militaires pauvres. Cette école, à laquelle l’École des arts et métiers de Châlons dut son origine, prospéra rapidement, au point qu’elle comptait 130 élèves en 1788 : Louis XVI la prit sous son patronage et lui donna le nom d’École des enfants de la patrie. Élu député aux états généraux par la noblesse du bailliage de Clermont-en-Beauvaisis, le duc de La Rochefoucauld sut, dans cette assemblée, concilier un sincère attachement pour le monarque avec un amour éclairé pour la liberté.
L’histoire a enregistré la réponse qu’il fit à Louis XVI, qui appelait révolte les mouvements formidables du peuple de Paris le 12 juillet 1789 : « Non, sire, dit le duc, c’est une révolution ».
A la fin de la session de la Constituante, il fut chargé, en qualité de lieutenant général, du commandement des départements de la Picardie et de la Normandie, et offrit à Louis XVI un asile dans ces provinces mais le roi refusa. Obligé d’immigrer après le 10 août, il séjourna successivement en Angleterre et aux Etats-Unis, rentra en France sous le Consulat, et se consacra à la propagation des nouvelles méthodes agricoles et industrielles en usage chez nos voisins d’Outre-Manche ».
La réunion de ces 3 voyages en éditions originales, uniformément reliés, est recherchée.
Elle est exceptionnelle en reliure armoriée de l’époque.
Provenance : Marie-Louise-Nicole de La Rochefoucauld, Duchesse d’Anville (OHR 713), armes au dos et cachet du château de La Roche-Guyon sur les titres : Bibliothèque du château de La Roche-Guyon, Sotheby’s Monaco, 8-9 décembre 1987, lot 451) ; Pierre Bérès.







