Quatre mois de campagne [Journal d’un soldat en 1914, sur le front du Nord et des Ardennes]
4 août – 29 novembre 1914 : Journal d’un poilu.
Vivant et émouvant témoignage de la vie de soldat sur le Front du Nord et des Ardennes, illustré de 67 dessins à pleine page, réalisés à la plume
In-8 de 68 pp. Manuscrit.
Reliure en bois sculptée, probable travail du soldat.
186 x 120 mm.
Quatre mois de campagne [Journal d’un soldat en 1914, sur le front du Nord et des Ardennes].
4 août – 29 novembre 1914.
Emouvant et intéressant témoignage de la vie de soldat sur le front du Nord et des Ardennes ce Journal d’un poilu raconte la désorganisation des combats, les ravages de la guerre et la cohabitation avec la population et les armées alliées.
Journal de campagne d’un soldat de la 23ème compagnie du 205ème régiment d’infanterie, illustré de 67 dessins à pleine page, réalisés à la plume, ce beau et émouvant récit est tenu du 4 août (mobilisation) au 29 novembre 1914 (départ pour l’Allemagne).
Après plusieurs combats, le régiment est encerclé dans les bois de Signy-le-Petit et, sous la menace d’exécution de la population civile, se rend à l’ennemi le 29 novembre 1914.
Le manuscrit est illustré de 67 beaux dessins à pleine page, réalisés à la plume très évocateurs, certains tristes, d’autres pleins d’humour.
Extraits : « Le 16 [septembre 1914]. Réveil à 6 heures. Ce matin, nous avons du café. On entend toujours le canon, mais plus loin qu’hier. Aujourd’hui, nous touchons du pain, toujours 3 kg pour 15. Les repas toujours pareils et en aussi petite quantité. A 5h30 du soir, rassemblement de la compagnie dans la cour de la ferme ; appel : il manque 15 hommes qui sont partis à la maraude, quelques-uns en civil avec des vêtements qu’ils ont achetés aux employés de la ferme. Tous les manquants écopent huit jours de prison. Une porcherie est transformée à cet usage. Un poste de garde est déjà formé mais n’assurait le service que la nuit seulement. A présent, il sera en permanence et logera dans un compartiment de la porcherie ; gardiens et gardés seront aussi mal les uns que les autres. On prend la garde une escouade à la fois et comme à l’habitude 2h par sentinelle, avec ronde la nuit […] ».
Céry-les-Mézières, 30 août 1914 : « […] Vite nous rompons les faisceaux. Il est temps car les obus se rapprochent de nous, c’est la musique complète, des percutants, des shrapnels, des 77, des 105, toute la danse. Tout à l’heure, il ne fera pas bon à la place où nous sommes. Nous prenons la formation en carapace par section, nous ne faisons pas gros sur le sol. Cela tombe de tous côtés à la fois, ils éclatent si près de nous que par moment le déplacement de l’air produit par les explosions nous cingle la figure, nous sommes éclaboussés de terre et de ferraille. A ma section deux blessés en même temps : un en avant de la section, l’autre au dernier rang. Des bidons, des gamelles, sont percés sur les sacs.
Et pendant ce temps, notre capitaine impassible sous la mitraille nous fait faire des déplacements à droite, à gauche, en avant, en arrière. Grâce à son sang-froid, nous nous en tirons. Pendant ce temps, notre artillerie riposte, mais nos malheureux 75 sont délogés à tout moment par les 105 allemands […] A 5h, l’ordre nous est donné de nous porter en avant. Avec trois camarades et un sergent, je pars en patrouille. Nous nous rendons à l’extrémité du plateau que nous occupons et, de là, nous découvrons toute la vallée de l’Oise. A nos pieds, le combat se déroule. C’est un fameux coup d’œil, mais ce qui est moins fameux, ce sont les balles qui nous sifflent aux oreilles. Dans Berg-les-Mézières, les mitrailleuses s’en donnent, quel concert, nous voyons un pont sauter. Devant nous, sur le versant de l’autre côté de l’Oise, nous voyons les Allemands descendre au combat en ordre serré, ce qu’il y en a ! […]
Reliure en bois sculptée, probable travail du soldat.



