« L’Essai sur le commerce de M. Melon est l’ouvrage d’un homme d’esprit, d’un citoyen, d’un philosophe : il se sent de l’esprit du siècle ;
et je ne crois pas que, du temps même de M. Colbert, il y eût en France deux hommes capables de composer un tel livre. » (Voltaire).
Bel exemplaire conservé dans sa reliure en veau de l’époque aux armes du comte de Montréal.
Melon. Essai politique sur le commerce.
Amsterdam, chez François Changuion, 1735.
In-8 de7 ff., pp., 251 pp.
Plein veau moucheté, filet à froid encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs orné de fleurons dorés, pièce de titre en maroquin rouge, filet or sur les coupes, tranches rouges.
Reliure de l’époque.
155 X 95 mm.
Rarissime seconde édition de l’ouvrage de Melon, « ouvrage d’un homme d’esprit, d’un citoyen, d’un philosophe » selon Voltaire qui fut initié aux questions économiques par Melon.
Kress, 4229 ; Einaudi, 3820 ; Goldsmith, 7201 ; Dictionnaire de l’économie politique, Ch. Coquelin, II, p. 153 ; L’Orient romanesque, M.L. Dufrenoy, pp. 334-339 ; Quérard, VI, 30.
Melon fut l’initiateur et le guide de Voltaire sur toutes les questions économiques. L’écrivain s’exprimait ainsi à propos de l’ouvrage de Melon : « L’Essai sur le commerce de M. Melon est l’ouvrage d’un homme d’esprit, d’un citoyen, d’un philosophe : il se sent de l’esprit du siècle ; et je ne crois pas que, du temps même de M. Colbert, il y eût en France deux hommes capables de composer un tel livre. »
Le grand succès obtenu par l’Essai sur le commerce permet de considérer ce livre comme une sorte de résumé des opinions morales, politiques et économiques qui régnaient dans les hautes classes de la société.
« Jean-François Melon est considéré comme l’un des principaux instigateurs des sciences économiques dont il a indiqué les principes, esquissé les méthodes et dégagé la philosophie. Melon exposa les principes de l’économie politique telle qu’il la concevait dans l’ « Essai politique sur le Commerce », décrit par Voltaire comme « le livre aussi petit que plein de M. Melon, le premier homme qui ait raisonné en France par la voie de l’imprimerie, immédiatement après la déraison universelle du Système de Law ». Les principes de l’ « Essai » sont ceux du mercantilisme. L’écrivain déclare que les principes qu’il s’efforce de poser doivent posséder un certain caractère d’universalité. Il s’efforce de tirer de la documentation qu’il a pu se procurer sur l’Orient, tant ancien que moderne, des exemples dont l’Occident puisse profiter. Melon établit un parallèle entre les mœurs des Chinois, celles des Romains et celles des Français et, contrairement à l’usage établi par de nombreux écrivains du XVIIIe siècle, la comparaison ne tourne pas à l’avantage des Chinois. (M.L. Dufrenoy).
« Melon écrivait avant les physiocrates qui ne commencèrent à briller que vingt ans plus tard, avant Adam Smith, qui était alors enfant. Il semble avoir été le premier en Franc théoricien du système mercantile. Il attaqua les abus avec fermeté et modération en même temps. Il contribua beaucoup à fixer l’attention du public sur des matières peu discutées avant lui et à y répandre de grandes lumières. » (Ch. Coquelin).
Bel exemplaire conservé dans sa reliure en veau de l’époque aux armes du comte de montréal.
6 500€