« Il n’y a pas au xvè siècle de renommée littéraire plus grande que celle d’Alain Chartier. Nul poète français jusqu’à Ronsard n’a été plus admiré de ses contemporains.»
(Histoire de la littérature française.)
Très bel exemplaire conservé dans sa superbe reliure en maroquin doublé de maroquin richement orné réalisée par Trautz-Bauzonnet.
Des bibliothèques Baron Seillière et Hector de Backer.
Chartier, Alain. Les Œuvres feu maistre Alain Chartier…
Paris, Galliot du Pré, 1529.
In-8 de (12) ff., 360 ff. (mal chif. 366 sans manque).
Maroquin bleu, plats ornés au centre d’une couronne de laurier, dos à nerfs orné, double filet or sur les coupes, doublure de maroquin rouge entièrement décorée d’ovales de feuillages contenant une fleur, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée Trautz-Bauzonnet.
139 x 88 mm.
Première édition en lettres rondes et dernière édition donnée au seizième siècle des Œuvres de Chartier.
Tchemerzine, II, 300 ; Brunet, I, 1813 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 365 ; Silvestre, n°48 ; J. P. Barbier, Ma bibliothèque poétique, I, n°17 ; Graesse, Trésor de livres rares et précieux, II, 124 ; Bulletin Morgand et Fatout, n°3133 ; Picot, Catalogue Rothschild, I, n°441 ; Catalogue E. Rahir, V, n°1292 ; Catalogue Herpin, n°5 ; Catalogue H. de Backer, I, n°147 ; Catalogue A. A. Renouard, IIème partie, III, p.5.
« Première édition collective sous le titre d’œuvres. » (E. Rahir).
Parmi toutes les éditions du xviè siècle, celle-ci est la plus désirable.
« Édition fort recherchée » (Tchémerzine).
« Elle est très recherchée comme tous les volumes formant la petite collection poétique publiée par le libraire Galliot du Pré environ l’an 1530. Ces livres sont souvent rognés excessivement et se rencontrent en assez mauvais état, étant des exemplaires d’usage » (J.P. Barbier).
« Les amateurs la recherchent beaucoup, parce qu’elle est en lettres rondes et qu’on n’en trouve que très difficilement des exemplaires bien conservés » (Brunet).
Alain Chartier, né à Bayeux en 1385, notaire et secrétaire du roi, servit fidèlement le Dauphin, soit à la cour de Bourges, soit dans des ambassades en Allemagne et à Venise (1425), ou en Écosse (1428).
« Il n’y a pas au XVe siècle de renommée littéraire plus grande que celle d’Alain Chartier. Nul poète français jusqu’à Ronsard n’a été plus admiré de ses contemporains. Si l’excès de cette gloire nous surprend, il faut avouer qu’Alain Chartier a laissé bien loin derrière lui tous ses prédécesseurs du XIVe siècle. Il se rattache à leur tradition, mais il donne à cette tradition une portée tout autre et un éclat nouveau ».
« Tout imprégné de culture latine, Chartier écrit en une prose ferme, rythmique, qui s’élargit sans effort en harmonieuses périodes et atteint parfois à l’éloquence.» (Larousse – Histoire de la littérature française.)
« Ce qui porte à son comble sa réputation déjà grande, c’est la « Belle Dame sans merci » (1424), présente dans cette édition.
Le poète a perdu celle qu’il aimait et qui gît sous la lame où elle a emporté son cœur. Tout en promenant sa tristesse profonde, il rencontre une fête dans un verger, avec sonneries de menestrels et abondant repas, telle qu’on en voit dans les belles tapisseries du temps, par exemple celle de la Dame à la Licorne… » (G. Cohen, Dictionnaire des Auteurs).
Celui que Clément Marot appelait « le bien disant en rime et en prose » « faisait en partie l’ornement de la cour de Charles VII où il s’était acquis une grande réputation de savoir et d’éloquence. On dit qu’il était l’homme de son temps qui parlait le mieux. » (L. Moreri, Le Grand Dictionnaire historique).
« Tout le mouvement intellectuel s’est réfléchi dans ses œuvres. C’est l’écrivain le plus complet de son époque. L’immense transition qui se préparait sous ses yeux était à la fois politique, religieuse, artistique et littéraire ; son génie en eut la variété sans en avoir le désordre. L’histoire de la littérature a été divisée en plusieurs époques : la première, qui s’étend depuis Henri Ier jusqu’à Philippe de Valois ne compte que deux poètes, Guillaume de Lorris et Jean de Meun. Alain Chartier fut l’homme de la seconde époque, comme Clément Marot fut celui de la troisième. » (A. de Puibusque).
L’illustration se compose de 8 jolies figures gravées sur bois.
« Les images sont charmantes, toutes placées dans de jolis encadrements » (J-P Barbier.)
Le volume s’achève sur le colophon indiquant que les Oeuvres d’Alain Chartier ont été imprimées par Maître Pierre Vidoue pour Galliot du Pré « lan mil ccccc xxix » à Paris.
Très bel exemplaire conservé dans sa somptueuse reliure en maroquin doublé de maroquin richement orné réalisée par Trautz-Bauzonnet.
Provenance : Bibliothèques Baron Seillière (Cat. 1890, n°427) et Hector de Backer, avec ex-libris.
15 000 €