Pierre de Blarru (Blarrorivo). Nanceidos opus de bello nanceiano, 1518.

L’un des précieux volumes imprimé spécialement « sur papier magnifique fabriqué spécialement pour Jacques-Auguste de Thou (1553-1617) ».
Des bibliothèques Jacques-Auguste de Thou avec chiffre et armoiries ; François-Auguste de Thou, décapité à Lyon ave Cinq Mars le 12 septembre 1642 ; J.A. de Thou, baron de Meslay ;
J.A de Thou, abbé de Samer aux Bois (1677) ; Charron de Menars (1680) ; Evêque de Strasbourg (1706) ; Prince de Soubise (1788) ; William Spencer Cavendish, 6th Duke of Devonshire (1844) ;
J. R. Abbey avec ex-libris.

 

Pierre de Blarru. Blarrorivo (Pietri de) insigne Nanceidos opus de bello nanceiano.
Impressum in celebri Lothoringie pago divi Nicolai de Portu, per Petrum Jacobi, pbrin loci paganu (St Nicolas du Port) Anno 1518 nonas Januar. Petit in folio.

Relié avec : Gonthier : Guntheri Poetae Clarissimi Ligurinus seu Opus De Rebus Gestis.
Imp. Caesaris Fridericii Aug. Lib.
X absolutum ;

et Bartolini (Richard) : Richardi Bartholini.  Perusini Austriados Lib XII. Maximiliano Augusto dicati Cum Scholiis Jacobi Spiegellin Select V. C (Strasbourg), 1531.

 In-folio de 246 pp., (5) ff., 393 pp. 17 pp., 130 ff. coll. complet.
Plein maroquin citron, triple filet doré encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs orné de chiffres dorés, titre gravé en lettres d’or, filet à froid sur les coupes.
Reliure en maroquin citron de l’époque aux chiffres et armes de De Thou.

305 x 205 mm.

Edition princeps et premier tirage de ce remarquable poème épique célébrant la bataille de Nancy avec texte du privilège en date du 4 septembre 1518,
le « Nanceidios opus de bello nanceiano »,
l’un des plus beaux et rares volumes relié à l’époque pour J.A. de Thou.

 Brunet emploi par deux fois le qualificatif de « beau » pour décrire ce livre : « On cite généralement ce beau volume comme le premier livre imprimé à St Nicolas du Port » et encore « Ce poème historique de P. de Blarru est imprimé en belles lettres rondes et il est orné de gravures en bois. »

 « On en trouve difficilement des exemplaires bien conservés » (Brunet, I, 965).

 Cet ouvrage souvent cité comme le premier livre imprimé en Lorraine et en toute certitude l’un des tout premiers à St Nicolas du Port, était déjà considéré comme d’une grande rareté au XIXè siècle.

 Il est remarquable pour la belle typographie en lettres rondes de P. Jacobi et pour la merveilleuse illustration composée, outre le titre représentant René de Lorraine à cheval, de 36 bois (140 x 95 mm) certains répétés, mettant en scène le déroulement de la guerre de 1475-77 qui opposa René de Lorraine à Charles le Téméraire duc de Bourgogne.

Ces bois d’excellente facture sont attribués à Gabriel Salmon ; l’on sait que cet artiste travailla au traité de la perspective de Pellerin de 1505 imprimé également par Pierre Jacobi ; en outre un document de 1514-1515 décrit G. Salmon dessinateur employé par le duc de Lorraine.

Toutes ces figures représentent essentiellement des scènes de batailles : siège d’une ville avec canons, combat fluvial, camp des assiégeants, une marche rythmée des troupes, camp incendié, funérailles de Charles le Téméraire…
Les combattants sont reconnaissables à la croix blanche ou noire pour les Bourguignons et à la croix de Lorraine, emblème de la maison ducale.
L’ouvrage dédié à Antoine duc de Lorraine est orné des armes de celui-ci, gravées sur bois, en tête du privilège au verso de la page de titre.
(Davies, Devices  of the early printers, 46).

 

Pierre de Blarru (1437-1505) fut occupé toute sa vie par la rédaction de son poème “La Nancéïde » qui ne parut qu’en 1518 grâce à un ami de l’auteur : Jean Basin de Sandaucourt qui prit soin de l’édition et rédigea les notes marginales et les sommaires en vers.
L’auteur semble avoir composé son ouvrage d’après les mémoires que René de Lorraine lui-même avait dictés à Chrétien, son secrétaire.
L’ouvrage, auquel Picot consacre 5 pages dans le catalogue de la Bibliothèque Rothschild, a pour héros René duc de Lorraine qui parvient à reconquérir ses Etats envahis par le duc de Bourgogne. La défaite et la mort de Charles le Téméraire sous les murs de Nancy orientent l’ensemble du récit dans lequel les Suisses ont une large part.
Le délassement favori auquel s’adonnait Blaru transparaît dans le texte qui est émaillé de nombreuses comparaisons tirées de l’oisellerie, Charles le Téméraire y est ainsi dépeint sous les traits d’un « paon », d’un « coq déplumé » et d’un « oiseau pris à la glu ».
Les contemporains furent à ce point admiratifs de ce poème épique qu’ils le comparèrent à l’Enéïde de Virgile puis assimilèrent l’auteur à Homère.

 Précieux et merveilleux exemplaire imprimé  spécialement  sur  grand papier  pour J. A. de Thou, mesurant 30 mm de plus que l’exemplaire en veau postérieur restauré de Gaspard Fieubet de Naulac vendu 10 000 € en cet état il y a 30 ans (Paris, juin 1986).

Relié avec :

II.A.    Gonthier « Guntheri. Poetae clarissimi Ligurinus » (Strasbourg, 1531), œuvre cardinale de Gonthier, l’un des meilleurs poëtes du 13è siècle, né en Allemagne. Après avoir enseigné quelque temps les belles lettres, il entra dans l’ordre de Citeaux, et se retira au monastère de Pairis ou Paris (Parisiense), dans le diocèse de Bâle, où il mourut le 11 mars 1223. Son principal ouvrage est un poëme en vers hexamètres, intitulé  Ligurinus, sive de rebus a Friderico I gestis ; il est divisé en dix livres, et contient le récit des victoires remportées par Frédéric sur les habitants du Milanais.
Vossius, Juste-Lipse et Casaubon en louent le style, qui tient plus de la pureté des anciens que de la barbarie du temps où il a été composé. Cet ouvrage n’est pas moins estimable pour l’exactitude des faits, puisque l’auteur ne parle que d’événements qui lui avaient été rapportés par des témoins oculaires. Conrad Celtes, ayant découvert une copie de ce poëme dans le monastère d’Eberack dans la forêt Noire, l’adressa à Conrad Peutinger, qui le publia à Augsbourg, 1507, in-folio. Jacques Spigel de Schelestadt en donna une nouvelle édition avec des notes, à la suite de l’Austriados de Rich. Bartholin, Strasbourg, 1531, in-folio. C’est le présent ouvrage.

 Précieux exemplaire imprimé sur grand papier pour J. A. de Thou orné d’un superbe titre frontispice avec les portraits gravés sur bois des Empereurs Frédéric III (1415-1493) Empereur du Saint Empire Romain, Maximilien Ier (1459-1519) Empereur ; Charles Quint (1500-1558) et Ferdinand Ier (1503-1564).

 

II.B.     Bartolini Richard. De bello norico Austriados (Strasbourg 1531)

Richard Bartolini, poète latin était né dans le XVè siècle à Pérouse. Ayant embrassé l’état ecclésiastique, il fut pourvu d’un canonicat du chapitre de Spolette, et devint aumônier du cardinal de Gurck, depuis archevêque de Salzbourg. Il accompagna ce prélat en Allemagne et se montra reconnaissant de sa bienveillance, en le défendant de sa plume dans différentes occasions. Ses talents lui méritèrent le laurier poétique qu’il reçut des mains de l’empereur Maximilien. C’était un bon versificateur : Dans son poème de Bello norico, où il décrit les guerres que la maison d’Autriche eut à soutenir contre les ducs de Bavière et les comtes palatins, il introduit toutes les divinités du paganisme et mêle Apollon, Diane, Mercure, avec les papes, les électeurs et l’Empereur. François Pic de la Mirandole, auquel il avait montré son poème, le lui reprocha.

 Exemplaire imprimé sur grand papier.

 Précieux volume réunissant deux éditions rares spécialement imprimées sur grand papier relié en maroquin citron de l’époque pour Jacques-Auguste de Thou, né à Paris le 8 octobre 1553, mort le 7 mai 1617. Il était fils de Christophe, premier président au Parlement de Paris, et de Jacqueline Tuleu de Céli.

La bibliothèque qu’il avait constituée, et que la tradition appelle : Bibliotheca Thuana, fut sans contredit l’une des plus importantes dont la renommée, sans s’affaiblir, soit parvenue jusqu’à nous.
Sa réputation est due moins au nombre et à l’ornementation des volumes qu’à ce choix exquis d’ouvrages où le savant, le lettré et le collectionneur se révélait tout entier.
En cela, de Thou est resté le type du bibliophile.
Il ne s’imprimait pas un seul bon livre en France et même à l’étranger que l’ancien président n’en fit tirer deux ou trois exemplaires sur papier magnifique, fabriqué tout exprès pour lui.
Les personnages les plus connus par leur savoir, leur renom et leur position dans le monde, tels que Peiresc, Henri Estienne, Isaac Casaubon, le pape Léon XI, le cardinal Barberini et tant d’autres de ce siècle si fécond en grands hommes, qui la visitèrent, s’accordaient à la considérer comme la plus belle du temps.
Tous les livres reliés d’après les ordres de de Thou, la plupart par Le Gascon, furent habillés en maroquin plein, qui rouge, qui violet, qui vert, qui jaune citron… De plus, ils portaient tous indistinctement ses armes sur les plats avec son chiffre au dos.

A la mort de J.A. de Thou survenue en 1617, le volume entra en possession de François-Auguste de Thou, décapité à Lyon avec Cinq-Mars le 12 septembre 1642, puis, en cette même année 1642, de Jacques-Auguste de Thou, baron de Meslay, frère de François ; de Jacques-Auguste de Thou, abbé de Samer aux Bois et de Souillac en 1677 ; de Charron de Menars en 1680 ; de l’évêque de Strasbourg en 1706 ; du prince de Soubise dont la bibliothèque fut dispersée en 1788, de William Spencer Cavendish, 6th Duke of Devonshire, 1844 avec ex-libris Chatsworth ; de John Roland Abbey (1894-1969) avec ex-libris.

 L’un des livres importants de la bibliothèque de J. A. de Thou parvenu jusqu’à nous en superbe état de conservation.

38 000 €

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