Description
Rare édition originale de ce « beau roman,
ce chef-d’œuvre d’ironie » (P. Bourget)
de Maurice Barrès, dont il n’a pas été tire de grands papiers.
Il est enrichi d’un envoi autographe signé de l’auteur
« Au Maître Edmond de Goncourt…»
et truffé d’une lettre autographe signée de Barrès.
Des bibliothèques Edmond de Goncourt et Lucien Graux, avec ex-libris.
Barrès, Maurice. Un homme libre.
Paris, Perrin et Cie, 1889.
In-12 de (2) ff., 297 pp., (1) f.
Percaline rouge à la bradel, pièce de titre en maroquin noir, couvertures jaunes conservées, exemplaire non rogné. Reliure de l’époque réalisée par Pierson, relieur attitré de frères Goncourt.
184 x 120 mm.
Rare édition originale de ce « beau roman, ce chef-d’œuvre d’ironie » (P. Bourget) de Maurice Barrès, dont il n’a pas été tire de grands papiers.
Exemplaire enrichi d’un envoi autographe signé de l’auteur « Au Maître Edmond de Goncourt, Respectueux hommage Maurice Barrès ».
Exemplaire truffé d’une lettre autographe signée de Barrès datée du 8 octobre [1889] montée sur onglet. La lettre est adressée à la comtesse de Loynes, qui tenait un salon littéraire influent.
Barres y annonce son élection comme député à Nancy.
Il remercie Jules Lemaitre, alors amant de la comtesse de Loynes, pour son article sur Un Homme libre.
Archétype de la mondaine du Second Empire la comtesse de Loynes eut pour premier protecteur Marc Fournier, le directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin. Elle fréquenta ensuite le prince Jérôme Napoléon, cousin de l’Empereur, qui l’installa près des Champs-Élysées.
Elle tint l’un des salons littéraires les plus courus de Paris au sein duquel se retrouvaient Renan, Sainte-Beuve, Théophile Gautier ; puis Clémenceau, Alexandre Dumas fils, Daudet, Barrès, Paul Bourget, Marcel Proust et Georges Bizet.
Gustave Flaubert en tombera éperdument amoureux.
Dans Un homme libre, le héros, désireux de connaître le monde sans pour autant renoncer à lui-même, s’éloigne de Paris avec son compagnon Simon, et part à Jersey. Il comprend que, pour être véritablement lui-même, il a besoin de vivre d’une manière exceptionnelle et d’éprouver de fortes émotions. Ses contacts avec la nature, la solitude dans des ermitages austères et la méditation des exercices spirituels de saint Ignace de Loyola lui font sentir le frémissement de l’univers. Le héros, qui tient son journal, s’exprime toujours à la première personne.
Ce livre a souvent le ton d’une confession.
L’auteur y prouve ses dons de très fin psychologue et y professe un individualisme paradoxal, à la recherche de sensations neuves ou rares ; il y annonce déjà cette guerre au dilettantisme sceptique qui devait l’opposer à Anatole France. Barrès cherche une foi : c’est une attitude qu’il trouve et ce retour à la réalité de son héros correspond chez Barrès avec le début de sa carrière politique ; en effet, s’il avait déjà pris parti, en 1888, pour le général Boulanger, c’est l’année même de la parution de Un homme libre qu’il fut, pour la première fois, élu député. (Dictionnaire des Œuvres).
« Ce qui séduit chez Barrès c’est la complexité, la richesse : menant de front préoccupations littéraires et servitudes politiques, à la fois enraciné et rêvant à un « ailleurs », à un Orient poétique, désespéré en métaphysique et défenseur du catholicisme, nationaliste français mais pénétré d’influences germaniques, aspirant à l’ordre classique mais irréductiblement fidèle à ses maîtres romantiques. Son trait le plus marquant c’est sans doute une lucidité morne qu’il a voulu tourner en action, en culte de l’énergie, ce qui le rapproche de Stendhal, mais fait aussi de lui le maître des écrivains contemporains de l’héroïsme, de l’ascétisme et de la mort, comme Montherlant, Drieu La Rochelle et Malraux. » (Michel Mourre).
Séduisant exemplaire, non rogné, conservé dans sa reliure de l’époque réalisée par Pierson, relieur attitré des frères Goncourt.
Provenance : Bibliothèques Edmond de Goncourt (catalogue 1897, n°140) et Lucien Graux (catalogue I, 1956, n°24), avec ex-libris.
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