Description
« Le meurtre de Calas, commis avec le glaive de la justice, le 9 mars 1762,
est un des plus singuliers évènements qui méritent l’attention de notre âge et de la postérité »
(Voltaire, Traité sur la Tolérance).
« « L’affaire Calas est un évènement fondateur de la modernité juridique et de l’idée de tolérance.
L’affaire Calas fait de Voltaire un précurseur de l’intellectuel engagé » (P. Dumouchel et B. Melkevik).
Exemplaire conservé dans sa reliure en demi-maroquin de l’époque.
Voltaire. [Affaire Calas]. Recueil de différentes pièces sur l’affaire malheureuse de la famille des Calas.
[1762-1765].
In-8 de 643 pp.
Demi-maroquin rouge, plats de papier marbré rose, dos à nerfs orné de filets et de fleurons dorés, pièce de titre en maroquin havane, tranches rouges. Reliure de l’époque.
199 x 121 mm.
Recueil de 14 pièces dont 4 par Voltaire, soit plus de la moitié des contributions de Voltaire à cette affaire.
La dernière pièce est le jugement souverain de réhabilitation du 9 mars 1765.
Bengesco, I, 1675, 1677,1 et 1678,2 ; L’œuvre imprimé de Voltaire à la B.N., 3944, 3949, 3953.
A propos de l’Affaire Calas, Voltaire écrit à un ami, Fyot de La Marche : « J’en suis hors de moi ; je m’y intéresse comme homme, un peu même comme philosophe. Je veux savoir de quel côté est l’horreur du fanatisme. ».
Voltaire le crie, Calas a été « juridiquement immolé par le fanatisme ».
Pour alerter l’opinion publique et obtenir la révision du procès Voltaire va constituer un dossier.
Olry Terquem établit un lien explicite entre l’affaire Raphael Lévy (1669), l’affaire Calas (1762) et l’affaire du chevalier de la Barre (1766). : « Nous avons réuni ici, écrit-il, les récits des trois derniers assassinats judiciaires qui ont eu lieu en France au nom de la religion : un Juif dans le XVIIème siècle ! Personne ne s’en émeut ; le fait reste ignoré ! Un protestant et un catholique dans le XVIIIème siècle ! Mais Voltaire et ses amis étaient là, l’heure avait sonné ; la mesure était à son comble, elle a débordé en 89. »
Pour Terquem l’injustice qui touche le chevalier de La Barre et Calas mène tout droit, par son ignominie, à la Révolution française. (P. Birnbaum, L’affaire Raphael Lévy, Une accusation de meurtre rituel à Metz en 1669).
« L’affaire Calas est un évènement fondateur de la modernité juridique et de l’idée de tolérance. Un évènement fondateur car Voltaire a créé l’Affaire Calas en faisant du drame d’un individu, un enjeu philosophique et politique. Il a transformé un cas de chronique judiciaire locale en question de société dont il a saisi l’opinion publique éclairée de France et d’Europe. Il a tiré de l’opprobre et du secret des arcanes de la justice criminelle un condamné à mort pour innocenter publiquement une victime du fanatisme et de l’intolérance religieuse. Voltaire a eu le courage d’entreprendre la réhabilitation de Calas malgré les nombreuses difficultés de l’affaire et l’inertie pour ne pas dire l’hostilité de l’institution judiciaire. Mais surtout il a eu le génie de faire de cette réhabilitation un combat, une cause pour la raison, la justice et la tolérance. L’affaire Calas a été l’occasion pour Voltaire de penser la tolérance en termes de philosophie pratique pour l’opposer à l’intolérance religieuse, prévenir le fanatisme et garantir la liberté. » (Tolérance, pluralisme et histoire, P. Dumouchel et B. Melkevik).
Ce procédé, sans précédent, fait de l’affaire Calas le prototype du recours au « tribunal de l’opinion publique » et de Voltaire, un précurseur de l’intellectuel engagé.
Exemplaire conservé dans sa reliure en demi-maroquin rouge de l’époque.
Le Mémoire de Donat Calas par Voltaire comporte une correction manuscrite changeant le texte qui sera prise en compte dans les éditions suivantes datant de 1762.
Le Mémoire à consulter, et consultation pour la Dame Anne-Rose Cabibel, veuve Calas, & ses enfants possède 4 corrections manuscrites.