Description
Rare et précieuse édition originale
des tragédies de Claude Billard dédiées au roi Henri IV,
dans lesquelles l’auteur, précurseur de Callot,
dénonce les guerres de religion.
Séduisant exemplaire, à très grandes marges,
conservé dans son vélin souple à recouvrement du temps.
Billard, Claude. Tragédies francoises de Claude Billard Seigneur de Courgenay, Bourbonnois. Au tres-chrestien, tres grand, & tres-victorieux Roy de France & de Navarre..
Paris, Denys Langlois, 1610.
In-8 de (10) ff., 190 ff., (1) f., (2) ff. bl.
Vélin souple à recouvrement, titre et date calligraphiés au dos. Reliure de l’époque.
176 x 113 mm.
Rare et précieuse édition originale de ces tragédies dédiées au roi Henri IV dans lesquelles l’auteur dénonce les guerres de religion.
- P. Barbier-Mueller, Ma bibliothèque poétique, n°38, I, pp.224-232 ; Arbour, 5633 ; Catalogue Soleinne, I, 917 ; Catalogue Rothschild, II, 1105.
« Le volume contient 7 pièces, savoir : Polyxéne, dédiée « A madame la princesse de Conty », Guaston de Foyx, dédié « A monseigneur le duc de Nivernois… », Merovée, dédié « A monseigneur le duc de Rohan », Panthée, dédiée « A madame la duchesse de §nevers », Saul, dédié « A monseigneur l’evesque de Paris », Alboin, dédié « A monseigneur le duc de Retz », Genévre, dédiée « A mesdemoiselles de Rohan ».
Il n’existe qu’une édition des Tragedies de Claude Billard » (Catalogue Rothschild).
« Première édition de ces sept tragédies qui appartiennent bien au XVIe siècle, même si leur auteur les livre à l’imprimeur l’année de l’assassinat d’Henri IV, avant le drame, évidemment, comme le montre la dédicace. Non seulement Claude Billard, sieur de Courgenay (1550-1618) se réclame hautement de Ronsard, mais le premier poème que je connaisse de lui a paru dans un rare recueil l’Isabelle d’Antoine Mathé de Laval, daté de 1576.
Après avoir été au service de la duchesse de Retz, il passa en 1576 à celui de son amie la reine Marguerite de Navarre, épouse du futur Henri IV, dont il fut conseiller et secrétaire des finances.
Henri, vicomte, puis duc de Rohan en 1603, prince de Léon, chef du parti protestant français, batailla toute sa vie pour le respect de l’Edit de Nantes et finit sa vie en exil entre Venise, Genève et l’Allemagne. On peut se demander si Billard, qui encense aussi bien Rohan que ses sœurs, n’avait pas des sympathies pour la Réforme. Sous Henri IV ce n’était pas mal vu » (J. P. Barbier-Mueller).
« Editées sous le titre de Tragédies françaises, les œuvres de Claude Billard de Courgenaye, salué à la fois par Agrippa d’Aubigné et par Habert comme le fidèle disciple de Ronsard, connaissent trois éditions, 1610, 1612 et 1613, avant la mort de leur auteur en 1618. La première, dédiée au roi Henri IV, comprend un mélange très hétérogène de sujets empruntés à la Bible, à la mythologie ou à la fiction et deux tragédies aux sujets français. La dédicace au roi établit un lien entre les vraies tragédies de l’histoire telles que le roi les a vécues et abolies et ces tragédies fictionnelles où le tragique n’est désormais plus qu’une lointaine représentation des tragédies réelles. Derrière la diversité des sujets et des époques choisies, toutes ces œuvres ont pour point commun le conflit et le chaos, en représentation symbolique de ces années de trouble politique, qui s’apprêtent, ironie du sort, à recommencer pour près de dix ans. Lui-même impliqué dans les guerres de religion du côté catholique, Billard garde en mémoire les excès des guerres civiles ou étrangères qui ont ensanglanté la France. Cela explique le paradoxe d’un discours à la fois tout dévolu à la défense de l’héroïsme et capable de susciter la pitié en décrivant, précurseur de Callot, les malheurs et souffrances de la guerre. En contrepoint à cette peur du chaos se construit un idéal politique qui fait l’éloge du modèle français. Mais la France ne constitue pas seulement un modèle poétique, elle est aussi modèle politique. Continuateur de La Franciade, l’auteur fait l’éloge de la patrie en dévalorisant l’Italie et l’Espagne » (Christian Zonza, Les discours politiques dans les tragédies de Claude Billard).
Séduisant exemplaire, à belles marges, conservé dans son vélin souple à recouvrement du temps.
Provenance : ex-libris manuscrit Emile Coquatrix sur la page de titre et Bibliothèque M. Delasize 1716, ancien juge honoraire de Rouen, avec ex-libris.
Exemplaire à très grandes marges (176 mm de hauteur).
L’exemplaire cité par J. P. Barbier-Mueller dans sa Bibliothèque poétique mesurait 164 mm de haut et était ainsi décrit « Exemplaire lavé, en excellent état, reliure en maroquin de Ch. De Samblanx ».
Aucun exemplaire n’est répertorié sur le marché depuis le début des relevés, il y a plus de 35 ans.