Description
Le Bossuet de l’archevêque de Paris.
Magnifique exemplaire
conservé dans sa reliure en maroquin de l’époque
aux armes de Christophe de Beaumont (1703-1781),
archevêque de Paris et adversaire acharné de Jean-Jacques Rousseau.
Bossuet, Jacques-Bénigne. Défense de la tradition et des saints pères.
Paris, Jean-Thomas Herissant, les Frères Estienne, 1763.
2 tomes en 2 volumes in-12 de : I/ XXXIV et 477 pp., (2) pp. ; II/ XXIV et 498 pp.
Plein maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs richement orné, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures.
Reliure de l’époque.
169 x 100 mm.
Le magnifique exemplaire de Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, relié à ses armes.
Édition originale in-12 et première édition séparée de cet important ouvrage de Bossuet.
L’ouvrage était paru dans le second volume des Œuvres posthumes de Bossuet.
Brunet, 1140 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 334.
« L’importance de cet ouvrage généralement reconnue a fait demander de toutes parts qu’on en donnât une Edition détachée et dans une forme qui le rendît propre à être plus répandu, et en même temps utile à un plus grand nombre de personnes. Cet ouvrage a été entrepris pour défendre les Saints Pères et surtout St-Augustin contre les attaques que leur a portées avec une témérité scandaleuse M. Simon dans les Histoires critiques du Texte, des Versions et des Commentateurs de l’Ancien & du Nouveau Testament.
Son illustre Auteur l’a divisé en deux parties. Il emploie la première à dévoiler les vues secrètes de celui qu’il réfute, à démasquer l’artifice séduisant avec lequel cet écrivain hardi a su envelopper ses erreurs et à le convaincre que les injustes censures qu’il a faites des Saint Pères n’ont d’autre but que de frapper la foi par les fondements et de jeter des doutes et des incertitudes criminelles sur la Tradition.
La seconde partie, beaucoup plus étendue que la première, est toute consacrée à la défense de l’autorité et de la Doctrine de St-Augustin. Bossuet fait voir en premier lieu que ce Saint Docteur a été regardé de son temps et par toute l’Eglise comme le défenseur de la véritable et ancienne croyance ; que tous les siècles qui ont suivi l’ont regardé de même ; que la Doctrine surtout dans ses derniers ouvrages est hors d’atteinte ; qu’elle a été reconnue solennellement par tous les conciles et les papes comme celle de l’Eglise catholique, et que, par conséquent, c’est s’élever contre cette Eglise que de prétendre trouver, comme le fait M. Simon, des innovations dans les écrits de Saint Augustin »
(Journal historique sur les matières du temps, Mai 1764).
« Un ami des jansénistes, l’évêque de Meaux Bossuet devait devenir le principal adversaire de Simon à l’époque de la publication de l’Histoire critique du Vieux Testament. Nicolas Toinard avait donné à Bossuer un exemplaire de l’index et de la préface du volume et la première réaction de Bossuet devant l’ouvrage avait été la suivante : « Ce livre est un amas d’impiété et un rempart de libertinage ».
Au comble de son pouvoir et de son prestige, Bossuet se posa en défenseur de l’orthodoxie catholique.
Pour Bossuet, les hypothèses de Richard Simon constituaient un danger pour les doctrines orthodoxes de l’inspiration et de la révélation. Simon ne manifestait pas assez de respect pour la tradition de l’Eglise. Les critiques formulées par Simon contre saint Augustin n’étaient guère mieux reçues.
Dans son ouvrage Défense de la Tradition et des Saints Pères, Bossuet dit clairement qu’il trouvait Simon hérétique.
Parmi les griefs de Bossuet contre Simon se trouve le soupçon du lien entretenu par Simon avec les protestants français. » (Le Grand siècle et la Bible, J. R. Armogathe).
Superbe exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin rouge de l’époque aux armes de l’archevêque de Paris.
Provenance : Bibliothèques Christophe de Beaumont, archevêque de Paris (armoiries) et André M. J. Jacques Dupin, avec ex-libris manuscrit et l’inscription manuscrite suivante sur un feuillet blanc : « Lisez et relisez ce livre et si vous l’entendez rendez-en grâces à Dieu. Si vous ne l’entendez pas, demandez-lui en l’intelligence, et il vous sera donné de l’entendre ».
Christophe de Beaumont (1703-1781) devint successivement chanoine-comte de Lyon en 1732, grand vicaire de Blois en 1735 et archevêque de Paris en 1746. Il fut créé commandeur des ordres du roi en 1747, duc de Saint-Cloud, pair de France et nommé proviseur de Sorbonne en 1759.
Il soutint pendant son long épiscopat des luttes obstinées contre le jansénisme, puis contre le Parlement et contre la Cour et il trouva en Jean-Jacques Rousseau un adversaire acharné. Rien ne put faire fléchir son énergie à défendre les principes de l’Eglise et l’ordre de la Société de Jésus, même les plus séduisantes promesses que la cour lui faisait pour qu’il consentît à se départir du siège de Paris. Cette lutte n’alla pas sans de nombreux exils dans son château de la Roque, à Conflans et à la Trappe. (O. Hermal, pl.518).
Avocat et procureur général, André Marie Jean Jacques Dupin (1783-1865) fut député en 1815, membre de l’Assemblée constituante en 1848, président de de l’Assemblée législative en 1849 et sénateur en 1857.
Proche de Louis-Philippe d’Orléans, roi des Français en 1830, Dupin fut un acteur politique important de la politique française après la chute de l’Empire napoléonien. Défenseur devant la Chambre des pairs de nombreux accusés politiques, dont le maréchal Ney et Savary, il fut, à la Chambre des députés, le rapporteur de la Charte de 1830.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur le droit public ecclésiastique français et Les Libertés de l’église gallicane, dans lesquels Bossuet est mis à l’honneur comme le représentant de la vraie défense de l’église gallicane.
Les notes de lecture marginales qui parsèment l’ouvrage peuvent lui être attribuées.