Description
Le Songe de Poliphile,
l’un des plus grand romans d’amour de la Renaissance,
illustré de 181 ravissantes gravures.
Paris, Jacques Kerver, 1554.
Colonna, Francesco. Hypnerotomachie ou discours du songe de Poliphile. Nouvellement traduict du langage Italien en François.
Paris, Jacques Kerver, 1554.
In-folio de (6) ff., 157 ff, (1) f. de marque.
Vélin souple, mouillures marginales, restauration marginale sur 3 ff.
338 x 215 mm.
Deuxième édition en français de cet extraordinaire roman d’amour, l’un des plus marquants de la littérature des années 1500 et le plus célèbre livre italien de la Renaissance.
Brunet, IV, 778-779 ; Harvard, French Books, n°146.
Attribuée à Francesco Colonna et publiée en 1499 dans une célèbre édition d’Alde Manuce, cette importante œuvre humaniste fut composée en une langue d’un raffinement suprême.
Son sujet symbolique, « la lutte d’amour en songe » de Poliphile, l’a rendue fameuse et plus encore la manière dont elle tente de rendre en une savante recherche artistique, une attitude propre aux humanistes, la conscience aigüe de la splendeur de la vie.
Le texte est d’un intérêt capital et peut être regardé, à juste titre, comme l’une des têtes d’école du roman de fiction.
Magnifiquement imprimé par Marin Messelin pour Jacques Kerver, cette belle édition est la seconde à présenter la première traduction en français de cette œuvre majeure, par Jean Martin.
Une intéressante variante par rapport à la première française de 1546 consiste en ce feuillet liminaire, signé Jacques Gohory, proche de la Pléiade et du Cercle d’Antoine de Baïf, au verso du titre.
Cette note parue pour la première fois dans cette édition de 1554, publiée au lendemain de la mort de Jean Martin, confirme la paternité de l’œuvre et l’identité du traducteur.
L’iconographie de toute beauté fait de cet ouvrage l’un des illustrés les plus célèbres du XVIe siècle.
Il a exercé une influence considérable non seulement sur l’esthétique du livre à cette époque mais aussi dans les multiples applications de l’art décoratif.
L’ornementation n’est plus celle des livres italiens mais celle de l’école de Fontainebleau et certaines des compositions sont attribuées au talent de Jean Goujon.
L’illustration se compose de 183 superbes gravures, dont 13 à pleine page, d’un titre historié, de 2 bandeaux, de 38 lettres ornées et de la belle marque de l’éditeur à la licorne. Les figures interprètent très librement celles de l’édition aldine de 1499. Ce sont les mêmes figures que dans la première édition française de 1546 dans laquelle 14 gravures de sujets liés à l’architecture et aux jardins avaient été ajoutées. Une figure a été redessinée au f. B6 avec architecture à chapiteaux et à colonnes.
De nombreuses et grandes initiales à fond criblé ainsi que plusieurs sortes de bandeaux décorés complètent une ornementation particulièrement raffinée.
Bel exemplaire d’une œuvre esthétique majeure de la littérature de la Renaissance.