Description
Très rare édition originale des Contes de Fées de la Comtesse de Murat.
Les originales de contes de fées en reliure de l’époque sont très recherchées.
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Murat. Contes de fées Dediez à Son Altesse Serenissime Madame la Princesse Douairiere de Conty.
Paris, Claude Barbin, 1698. Avec Privilège du Roy.
In-12 de (4) ff., 408 pp.
Veau moucheté, dos à nerfs orné de fleurons dorés, pièce de titre en maroquin, coupes ornées, tranches jaspées. Reliure de l’époque.
156 x 94 mm.
Très rare édition originale de ces célèbres contes de fées.
Brunet III, 1948 ; Brunet Suppl. 1129 ; Gumuchian, 4224 et 4225 ; Rahir, Bibliothèque de l’amateur, 556 ; Conlon, II, n°8861 ; Quérard, VI, 363 ; Catalogue Jérôme Pichon, n°3515.
Le premier recueil de Contes de fées de la Comtesse de Murat et « le meilleur qu’on ait d’elle » (M. E. Storer, La Mode des contes de fées, pp. 150-151).
Ce volume contient les contes suivants : « Le Parfait Amour », « Anguillette » et « Jeune et belle ».
« Ces Contes sont écrits avec beaucoup d’esprit ; on sait que la comtesse de Murat en avait quelques fois trop » (Quérard).
Henriette-Julie de Castelnau (1670-1716) appartient à une très illustre famille. Son père, le marquis de Castelnau, était gouverneur de Brest. Elle épousa le comte de Murat. Elle était apparentée à Mlle de La Force. C’est une moderne dans ses goûts littéraires. Elle admire Montaigne, Fontenelle, le père Bouhours… elle aime l’amour romantique des romans de Mme de Villedieu et de Mme d’Aulnoy. C’est une conteuse née. A Loches, elle passe ses soirées à conter pour ses amis.
Ses Contes ont pour sujet l’amour. Perçu par la conteuse comme inévitable et malheureux à la fois, il est ravalé au rang de passion destructrice.
Mme de Murat semble, dans ses contes, osciller entre l’idéalisme et le cynisme.
The journal of the prolific author Henriette-Julie de Castelnau comtesse de Murat well illustrates the prominent role that fairy tales played in educated French society at the turn of the eighteenth century. In Murat’s time contes de fees represented a new literary genre, a site of experimentation and a form for exploring subject matters as monarchal politics. Murat may be counted among the most inventive. These early contes de fees reflected the influence of the period’s major academic literary dispute, the Quarrel of the Ancients and the Moderns. In 1688, Charles Perrault launched the debate when he delivered his treatise, the Parallèle des anciens et des modernes, at the Académie française. Perhaps the strongest voice for the Moderns’ point of view, Perrault argued that contemporary arts, letters, and sciences were nearly always superior to classical learning. Following Perrault’s lead, the Moderns embraced not only the French vernacular but also a range of progressive trends in literary production such as new genres (especially fictional ones) and authorship by non-traditionally schooled writers, including many women. For modern partisans, the best literature emerged not from solitary work in libraries stuffed with Homer and Virgil, but rather from worldly authors fully engaged in contemporary society. The fairy tale was viewed as a modern genre, and the predominance of women among the ranks of published fairy tale authors was indicative of the larger role of female writers in modern literary life as a whole.
Charles Perrault estimait le talent de Mme de Murat et il lui avait dédié un de ses contes en l’invitant à écrire aussi des « contes ingénus quoique remplis d’adresse ».
Tous les contes de fées publiés en 1697 et 1698 sont extrêmement rares.