Description
« Les deux Institutions fondamentales de l’esclavage : l’Eglise et l’Etat ».
Rare édition originale de ce traité de Bakounine fondateur de l’anarchisme.
Exemplaire conservé dans sa brochure décorée.
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In-8 de VII, 99 pp., broché, couverture de papier décoré, dos de toile noir.
173 x 116 mm.
Rare édition originale de ce manifeste sur la liberté de Bakounine, fondateur de l’anarchisme.
Gaillemin, L’anarchisme : catalogue de livres et brochures des XIXe et XXe siècles, I, p.14.
Dans Dieu et l’État « le premier doctrinaire anarchiste » (J. Cottenier) réfute le mythe du « bon sauvage » de Jean-Jacques Rousseau. D’après Bakounine, c’est le fait social qui crée la liberté :
« La liberté d’autrui, loin d’être une limite ou la négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens libre vraiment que par la liberté d’autres, de sorte que plus nombreux sont les hommes libres qui m’entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté. »
La liberté n’est pas possible sans l’égalité économique, politique et sociale ; celles-ci ne peuvent se trouver qu’en dehors de l’existence d’un Dieu extérieur au monde ou d’un État extérieur au peuple.
L’Etat, système de domination qui crée en permanence ses élites et ses privilèges, le Capital et Dieu sont les obstacles à abattre.
« Dieu est, donc l’homme est esclave. L’homme est libre, donc il n’y a point de Dieu. Je défie qui que ce soit de sortir de ce cercle, et maintenant, choisissons ».
Si les marxistes attribuent au prolétariat industriel le rôle de seule classe révolutionnaire, lui opposant une paysannerie par essence réactionnaire, Bakounine estime au contraire que seule l’union entre les mondes rural et industriel est riche de potentialités révolutionnaires.
Révolutionnaire, théoricien et philosophe de l’anarchisme, Bakounine (1814-1876), pose dans ses écrits les fondements du socialisme libertaire. Séduit par les idées de Proudhon, il fonde l’anarchisme.
« A partir des années 1860, tous les regroupements significatifs de révolutionnaires russes étaient sous l’influence de Bakounine. Sa haine viscérale de l’autoritarisme, son amour de la liberté, l’intégrité rayonnante de sa personnalité créèrent en Russie une tradition révolutionnaire éternelle, d’une gloire inoubliable. Condamné à mort à deux reprises pour la réaction, incarcéré plusieurs fois et enchaîné physiquement aux murs de sa prison, Bakounine fit treize ans de travaux forcés dans les mines de Sibérie.
Dans toute l’Europe, la rébellion et la révolution étaient sur ses talons. En Italie, il fonda la première organisation révolutionnaire internationale clandestine ; Quelques années plus tard, Marx fonda la Première Internationale. En 1868, Bakounine et son organisation rejoignirent l’Internationale dont il avait, en fait, jeté les bases. Mais Bakounine s’inscrivait contre la position de Marx concernant la paysannerie et aussi contre les restes de philosophie hégélienne qui demeuraient à l’époque dans la pensée de Marx. Les dirigeants de l’Internationale calomnièrent Bakounine qui fut exclu de l’Internationale en 1872 » (Kari Polanyi-Levitt).
« Le contenu des feuillets 139-210 du manuscrit de L’Empire knouto-germanique avait été composé à Genève à l’Imprimerie coopérative ; cette composition formait un chapitre intitulé Sophismes historiques de l’Ecole doctrinaire des communistes allemands ; elle est restée inutilisée. Les feuillets 149-247 du manuscrit (moins les feuillets 211-213, perdus) ont été publiés en 1882 à Genève, par les soins de nos amis Carlo Cafiero et Elisée Reclus, sous ce titre : Dieu et l’État » (L’Internationale, Documents et Souvenirs (1864-1878), J. Guillaume, II, p. 228).
Provenance : « Imprimerie commerciale, Kastner à Sainte-Etienne », cachet sur une page de garde.
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