Description
Édition originale française
de Crime et Châtiment en reliure du temps.
Dostoïevski, Fiodor. Le crime et le châtiment. Traduit du russe par Victor Derély.
Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1884.
2 tomes en 2 volumes in-8 de : I/ (2) ff., 334 pp. ; II/ (2) ff., 308 pp.
Demi-percaline taupe, dos lisse, pièces de titre en maroquin brun, tranches jaspées.
Reliure de l’époque.
177 x 110 mm.
Édition originale française de Crime et Châtiment, chef-d’œuvre de la littérature russe.
« Crime et Châtiment fut le premier des grands romans qui rendirent célèbre à l’étranger le nom de Dostoievski (1821-1881) » (Dictionnaire des Œuvres).
Il a été et est encore le plus connu et le plus populaire d’entre eux.
Le héros, Raskolnikov, est un jeune étudiant qui, faute de moyens, a dû abandonner l’université. Par la misère, mais aussi et surtout par des considérations théoriques, il est poussé à tuer une vieille usurière et, par un fâcheux hasard, la sœur de celle-ci. L’âme de Raskolnikov est en quelque sorte un miroir qui reflète, en les mêlant les causes principales des troubles qui marquèrent son époque et son pays. Ces causes étaient provoquées par les idéaux sociaux de Marx, la conception du « surhomme » de Nietzche et par ce mysticisme messianique du renoncement que Dostoievski sentait profondément dans l’esprit russe.
Crime et Châtiment nous apparaît comme le roman de la perdition ; mais d’une perdition qui, dans sa profondeur même, trouve une lumière qui la rachète.
Le naturalisme admira surtout dans ce roman la minutie de l’analyse psychologique.
(Trad. Gallimard, Garnier, 1958).
Parmi les grands livres des grands écrivains, tous ne trouvent pas les mêmes patries d’adoption.
Ainsi pourrait-on dire de Crime et châtiment qu’il s’agit du « Dostoïevski des Français« .
Est-ce parce que Raskolnikov justifie d’abord son crime par l’exemple de Napoléon? Toujours est-il que ce roman du grand auteur russe si critique envers la France, pays ayant à ses yeux abdiqué sa dimension spirituelle et, par-là, sa grandeur originelle, fut l’une des sources privilégiées auxquelles les Malraux, les Sartre, les Camus puisèrent, pour alimenter leur propre quête « existentialiste » pourtant justement affranchie, à la différence de celle de Dostoïevski, de toute référence au divin.
« C’est en 1884 que, pour la première fois, le roman Crime et châtiment était traduit en français.
Il faut avant tout se rendre compte que Dostoievski a été un grand novateur ; il a repris les procédés du roman d’aventures et en a fait un nouveau moyen d’expression humaine.
Tout le monde s’accorde à reconnaître que Dostoievski a prononcé une « parole nouvelle ».
(M. Kissel, Dostoievski : Une écriture mystique).
L’écrivain russe allait profondément influencer Proust et Gide :
« Gide est un fervent lecteur de Dostoïevski. Dès mars 1890, il mentionne parmi ses lectures Krotkaia
et Crime et Châtiment et une relecture de ces romans en 1891.
Il avoue : « J’admire Dostoïevski plus que je ne croyais qu’on pût admirer. »
Il retrouve chez lui ses propres pensées : Ai-je été influencé par Dostoïevski? C’est possible…
Lorsque je l’ai lu, j’ai senti en plus de mon admiration, d’extraordinaires affinités entre mes pensées et les siennes »
(J. Chardavoine).
« Tous les romans de Dostoievski pourraient s’appeler Crime et Châtiment…il y a certainement un crime dans sa vie et un châtiment ». Proust, qui se sent beaucoup d’affinité avec le romancier russe, ébauche ainsi une étude de mythe personnel chez Dostoievski et de sa mise en œuvre romanesque. »
(M. Miguet-Ollagnier).
Exemplaire conservé dans sa reliure de l’époque.
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