Description
Précieux exemplaire de dédicace conservé dans sa reliure incunable armoriée italienne de l’époque
Mantoue, 1479
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In-folio de (172) ff., (1) f. blanc., 34 lignes par page. car. rom., nombreuses initiales très finement ornées en rouge ou bleu.
Veau décoré et armorié de l’époque – à chaque angle des plats, un blason représentant un lion ou un aigle -, titre en lettre gothiques dorées « Ecclesiastica Historia », dos à nerfs, traces de fermoirs. Reliure italienne de l’époque.
295 x 196 mm.
Edition incunable de l’œuvre majeure d’Eusebe, temoignage essentiel de l’histoire de l’eglise primitive.
Goff E-127 ; Hain 6711 ; BMC VII 933 ; Pellechet 4638 ; Polain 1428
Magnifique exemplaire rubrique, grand de marges, sur papier fort, avec de nombreuses annotations manuscrites à l’encre, en marge.
Eusebius’s major work, written in the early 4th century, « the principal source for the history of Christianity from the Apostolic Age » (ODCC).
Eusèbe (environ 265-340), évêque de Césarée en Palestine retrace dans l’Histoire Ecclésiastique, l’histoire de la religion depuis l’avènement du Messie jusqu’à la défaite de Licinius.
Cette œuvre initialement composée de dix livres, est étroitement liée à celle de son traducteur latin, Rufin d’Aquilée (environ 345-410) qui à partir de 400-402, compléta l’Histoire d’Eusèbe, réduisant à un seul les deux derniers livres et en ajoutant deux nouveaux. Il mena ainsi le récit des événements jusqu’en 395.
Dans son Histoire Ecclésiastique, Eusèbe a en quelque sorte pressenti la philosophie de l’histoire en montrant la supériorité que les faits spirituels, les luttes de la pensée et de la conscience, devaient prendre désormais dans les annales du monde.
« Les autres historiens, dit-il au commencement du cinquième livre, n’ont décrit que des combats, des victoires, des trophées, les grandes actions des capitaines et des soldats ; moi, je fais l’histoire d’un état céleste et divin : je raconterai donc des guerres saintes qui tendent à une paix spirituelle, des combats entrepris pour la défense non des richesses éphémères de ce monde, mais de la vérité éternelle »
L’histoire d’Eusèbe acquit tout de suite une immense renommée, démontrée par le nombre de copies très anciennes parvenues jusqu’à nous. Renommée bien méritée, puisque par l’importance de sa documentation, cette œuvre reste la meilleure source pour l’histoire de l’Eglise primitive.
Cet exemplaire est revêtu d’une reliure italienne de l’époque armoriée, dont les armes peuvent être attribuées aux Gonzague, ducs de Mantoue. ( Bibliotheca Colombina. 1952. Tome III, p. 39)
Le lion de Bohême est une concession de l’empereur Charles IV aux Gonzague en 1365, confirmée en 1394 par l’empereur Venceslas. En 1403, Francesco Gonzaga reçut de l’empereur Venceslas de Luxembourg le titre de premier marquis de Mantoue et la possibilité d’utiliser l’aigle de l’Empire ainsi qu’une croix de gueules. Par un diplôme du 22 septembre 1433, l’empereur Sigismond de Luxembourg confirma cette concession de l’aigle impérial à Gianfrancesco Gonzaga.
Précieux exemplaire de dédicace, rubriqué, avec de nombreuses initiales en rouge ou bleu, grand de marges, imprimé sur papier fort, conservé dans sa reliure de l’époque portant aux angles des plats, les pièces d’armes des gonzague de mantoue, le lion et l’aigle.
Les incunables en reliure armoriée sont d’une insigne rareté.