Description
Édition princeps du premier recueil des Lettres de Mélanchton,
« de la plus grande importance pour l’histoire de la Réforme » (A. James).
Remarquable exemplaire en reliure de l’époque au portrait de Mélanchton.
Wittenberg, 1570-1574.
Mélanchton, Philippe. Epistolarum… liber primus editus a Casparo Peucero. [et] Alter libellus epistolarum…
Wittenberg, Clemens Schleich & Antonius Schöne et Iohannes Crato, 1570 et 1574.
2 tomes en 1 volume in-8 de (8) ff., 524 pp., (2) ff. (le dernier blanc), (8) ff. 590 pp., (1) f.
Peau de truie estampée à froid sur ais de bois ornée au premier plat d’une plaque représentant Mélanchton. Initiales du premier possesseur M R V et date : 1575.
Remarquable reliure de l’époque ornée du portrait de l’auteur.
154 x 97 mm.
Édition princeps du premier recueil des Lettres de Mélanchton, édité par Caspar Peucer, gendre de Mélanchton.
Adams, M-1214 ; Soltesz, M-490 ; Contemporaries of Erasmus, 424-429 ; Graesse, IV, 469.
First edition of this extensive collection of letters by the humanist and reformer Philippus Melanchthon (1497-1560) adressed to famous contemporaries like Erasmus, Pico della Mirandola, Charles V, Luther and edited by the physician Peucer (1525-1602), Melanchthon’s son-in-law and one of the leading reformers after his death.
La lettre dédicace est à Georges Frédéric de Brandebourg. Les deux parties de cet exemplaire ont été abondamment annotées par un humaniste, probablement celui qui a fait poser ses initiales « M R V » en 1575 et qui a aussi dressé une table sur trois feuillets reliés en tête du livre. La correspondance de Mélanchton formera un ensemble énorme dont ces deux volumes sont la première tentative d’édition. Ce recueil est donc de la plus grande importance pour l’histoire de la Réforme.
Dans le sillage d’Érasme, Mélanchton aspirait à un renouvellement interne de la chrétienté par l’humanisme. Les heurts qui se produisent à Tübingen, entre scolastique et humanisme, le poussèrent, en 1513, toujours guidé par Reuchlin, à refuser les offres faites par Ingolstadt et Leipzig, et à accepter une chaire de grec à Wittenberg. Sa venue dans cette ville eut, pour lui, des conséquences tout à fait imprévues : pris par la puissante personnalité de Luther, Mélanchton, de réformiste érasmien devient réformateur, se consacre à l’étude des Saintes Ecritures, seconde Luther au colloque de Leipzig (1519), et publie, à vingt-quatre ans (1521), le premier exposé systématique des idées de la Réforme, La Somme de théologie ou Lieux communs, plus tard remaniée ; il remplace Luther durant sa retraite au château de la Wartburg et, au retour de ce dernier, se fait avec lui le défenseur le plus en vue de la Réforme, atténuant par son caractère doux et sa culture équilibrée les excès du tempérament impétueux et de l’intransigeance de Luther.
Dans La Confession d’Augsbourg, rédigée par lui en vue de la diète tenue dans cette ville, il présente les doctrines luthériennes sous la forme la plus conciliante et la plus œcuménique (1530), et il continue à participer aux tentatives d’entente faites par Charles Quint à Worms et à Ratisbonne (1542), s’exposant, après la mort de Luther, aux violentes critiques de son parti à cause de concessions accordées sur des points jugés par lui « sans intérêt » (adiaphora) pendant l’ « intérim » de Leipzig, en 1548. On doit également à l’influence d’Érasme la progressive atténuation qu’il apporte aux doctrines luthériennes du « serf arbitre » et de la prédestination.
Remarquable exemplaire du grand humanisme européen de La Renaissance, très proche de l’exemplaire cité par Brunet (Suppl. I, col. 998) « avec un remarquable portrait sur le premier plat de la reliure, datée de 1570 ».