Description
« Cet ouvrage immortel peut être regardé comme un bienfait de l’humanité ».
Précieux et très bel exemplaire
conservé dans son maroquin rouge de l’époque
aux armes de Claude-Alexandre de Villeneuve,
comte de Vence (1703-1760).
Fénelon, François de Salignac de la Mothe. Directions pour la conscience d’un roi, composées pour l’instruction de Louis de France, duc de Bourgogne.
La Haye, Jean Neaulme, 1747.
In-8 de XVI pp., 1 frontispice, 102 pp. et (1) f.
Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs orné, de fleurons dorés, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure armoriée de l’époque.
190 x 121 mm.
Rare édition originale de de l’un des textes fondamentaux de la pensée politique de Fénelon composé pour l’instruction du Dauphin, son élève.
Tchémerzine-Scheler, III, 234 ; Peignot, Livres interdits, 140.
Exemplaire conforme à la description donnée par L. Scheler dans ses annotations à Tchemerzine : « Vu un exemplaire in-8 de XVI pp., 102 pp., et 1 f. d’Avertissement du libraire, pas d’errata, titre rouge et noir, avec petit fleuron différent de celui reproduit ».
Cet essai avait été préalablement publié en 1734 sous le titre de « Examen de conscience pour un Roi », joint aux « Avantures de Télémaque » tirés à 150 exemplaires.
Il suscita la fureur de Louis XIV, fut interdit par ordre et supprimé dans presque tous les exemplaires.
Il ne put être imprimé en France qu’à partir de 1747.
Ce texte n’était pas destiné à être publié mais la supercherie d’un domestique autorisa une impression posthume.
« Le duc de Beauvillier, qui était gouverneur du duc de Bourgogne, désigna au roi Fénelon comme précepteur du jeune prince laissé assez à l’abandon. Son expérience d’éducateur le désignait pour cet emploi. Mme de Maintenon l’appuya et le fit nommer, les 17-20 août 1689. Par la suite, Fénelon fut également chargé de l’instruction des deux autres fils de Monseigneur : Anjou (26 août 1690), Berry (29 août 1693), mais ces deux derniers étaient encore bien jeunes et c’est à l’aîné qu’il consacra le meilleur de lui-même. Le duc de Bourgogne avait un caractère difficile, emporté ; c’était en somme un enfant mal élevé, trop adulé, trop laissé à lui-même. Fénelon le prit par la douceur, mais ne lui passa rien. En évoquant la beauté et l’agrément qu’il y a à bien faire, il lui forma le caractère et le rendit avec l’âge « humain, modéré, patient ». Pédagogue méticuleux et bon psychologue, il l’instruisit également : beaucoup de littérature, de l’histoire ancienne et biblique, lectures des Pères de l’Église et des auteurs anciens. La politique ne fut pas négligée ; c’est pour son élève que fut composé Télémaque en 1693‑1694. Par ce biais, l’influence de Fénelon à la cour alla croissant ».
« Le livre des Directions de la conscience d’un roi, par M. Fénelon, est un de ces ouvrages rares, en possession de l’estime universelle. Digne d’être recherché de tous les Souverains, pour qui il semble fait plus particulièrement, il est également précieux aux sujets, puisque les devoirs que la Sagesse & la vérité y prescrivent, se rapportent au bonheur des peuples. Cet ouvrage immortel peut donc être regardé comme un bienfait pour l’humanité » (Avertissement des libraires).
Très bel et précieux exemplaire, à très grandes marges, conservé dans sa reliure en maroquin rouge de l’époque aux armes de Claude-Alexandre de Villeneuve, comte de Vence (1703-1760).
Lieutenant aux Gardes françaises, lieutenant-colonel du régiment de Royal- Corse en 1739, brigadier en mai 1745, maréchal de camp et lieutenant général des armées du roi, il fut nommé commandant de La Rochelle. (O. Hermal, Pl. 1648).
L’édition originale de ce grand texte en maroquin d’époque armorié est très rare et fort recherchée.