Description
Rare édition originale de cet important ouvrage de Fontenelle
dans lequel l’auteur revendique son cartésianisme.
Bel exemplaire conservé dans sa reliure de l’époque.
Fontenelle. Théorie des tourbillons cartésiens ; avec des réflexions sur l’attraction.
Paris, Hippolyte-Louis Guerin, 1752.
In-12 de (1) f. de titre, pp. III-XXXI, (1) p. bl., 215 pp., (1) p. bl., (2) ff.
Veau marbré, dos à nerfs orné de fleurons et double filet dorés, pièce de titre en maroquin rouge, étiquette de bibliothèque eu queue de dos, coupes décorée, tranches rouges. Reliure de l’époque.
164 x 96 mm.
Rare édition originale.
Tchemerzine, III, 337 ; Conlon, 52 : 629 ; Quérard, III, 156.
Cet ouvrage constitue l’ultime tentative de Fontenelle pour soutenir la cosmogonie cartésienne contre le newtonianisme alors triomphant.
Plus métaphysique que scientifique, la théorie des tourbillons cartésiens justifiait l’héliocentrisme et attribuait le mouvement des planètes à de grands tourbillons d’éther remplissant l’espace.
La « préface de l’éditeur » porte sur la question de l’opposition entre les newtoniens et les cartésiens en France. Elle est de Camille Falconet, médecin consultant du roi, ami de Malebranche et de l’auteur.
« 1686-1752, ces deux dates définissent la période d’activité « publique » de Fontenelle savant. 1686, c’est la grande vogue du système tourbillonnaire, tel que l’exposent les IIIe et IVe Parties des Principes ; le jeune Fontenelle conquiert d’un coup l’estime des spécialistes en même temps que celle des salons par cette mise au point de l’état « actuel » de la science astronomique que sont les Entretiens sur la pluralité des mondes habités ; étonnante réussite scientifico-littéraire, on le sait, qui, sous le masque d’un demi-badinage avec une marquise avide de savoir, développe cette grandiose vision cartésienne de l’Univers selon laquelle il n’est « en grand que ce qu’une montre est en petit ».
1752 : le parti newtonien conduit par Maupertuis et D’Alembert s’est, enfin, imposé en France ; depuis plusieurs années déjà les expéditions de Laponie et du Pérou ont confirmé la justesse des principes de Newton ; on en est au stade de la grande vulgarisation et nul n’oserait dans les cercles « éclairés » où s’élabore l’Encyclopédie prononcer le mot de Tourbillon. Entre ces deux dates, Fontenelle s’est inlassablement attaché au rôle de propagandiste du cartésianisme » (François Grégoire).
En 1687, lorsque Perrault, par la lecture, lors d’une séance extraordinaire de l’Académie, de son poème Le Siècle de Louis le Grand, déclencha la fameuse querelle des Anciens et des Modernes, c’est dans le camp de ces derniers que se rangea Fontenelle. En 1690, il abandonna pendant une trentaine d’années la littérature de divertissement : alors commença la deuxième et la meilleure époque de son talent. Cartésien dégagé de toute idée préconçue, toujours homme de salon et homme d’esprit, mais épuré de son faux goût, il consacra la plus grande part de son temps à sa correspondance avec divers savants étrangers.
Plus complètement que Fénelon, Fontenelle fait la transition entre le XVIIe siècle et le XVIIIe. Personne n’a été aussi savant avec autant de clarté et d’élégance. (Dictionnaire des Auteurs).
Bel exemplaire de cette rare originale de Fontenelle, conservé dans sa reliure de l’époque.