Description
Edition originale des Annales de Tacite traduites en italien par Dati,
revêtue d’une superbe reliure parisienne à la fanfare réalisée vers l’année 1573.
De la bibliothèque Henri Béraldi (1934, I, n° 36).
Tacite. Gli Annali Di Cornelio Tacito Cavalier romano De’fatti, e gverre de Romani, cosi ciuili come esterne… Nuovamente tradotti di latino in lingua toscana da Giorgio Dati fiorentino.
Venise, ad instantia de Giunti di Firenze, 1563.
In-4 de (16) ff., 301 ff., (1) f.
Maroquin brun, décor argenté à la fanfare sur les plats avec un chiffre SLD, dos lisse orné de même, tranches dorées et ciselées. Reliure vers 1573.
220 x 155 mm.
Edition originale très rare des Annales de Tacite traduites par Dati.
Première édition séparée, en langue vernaculaire, des Annales.
First edition of the vernacular by Giorgio Dati (1506-1557) of the Annales.
The version by Dati sparked the controversy of Henri Estienne, who in the Project du libre intituté de la précellence du langage fancois (1579) supported the impossibility of making the italian language the concision of Latin language.
“Prima edizione, molto accurata e bella tipograficamente” (Camerini, Annali, 342).
A côté des figures prédominantes des empereurs, Tacite nous montre l’agitation d’une foule de collaborateurs et d’ennemis, absorbés par leurs passions, guidés par d’insignes vertus ou d’horribles vices vers des fins également lamentables. Sans faire de distinction entre les uns et les autres, la divinité, qui pour Tacite manifeste sa présence dans toute l’histoire de Rome, frappe dans sa colère les bons et les mauvais tout en poursuivant ses obscurs desseins. Bien que l’historien procède à la manière des analystes et évoque, année par année, les circonstances intérieures et extérieures, son insistance, à tenir compte des mobiles d’ordre psychologique le pousse à s’attarder principalement sur les évènements de la capitale et de la Cour : aussi l’histoire de la province reste-t-elle dans l’ombre. Ces qualités et ces défauts, justement parce qu’ils sont liés à cette vision particulière de l’histoire, propre à Tacite, confèrent aux Annales, plus encore qu’aux Histoires, une place unique dans l’historiographie ancienne, et à leur auteur non seulement la réputation d’un grand artiste (le style conserve et accentue les particularités révélées par les Histoires), mais aussi celle d’un profond connaisseur de l’âme humaine.
Exemplaire réglé.
Superbe reliure parisienne à la fanfare avec décor argenté, par l’atelier au « cœur empanaché ».
Dans le dernier quart du xviè siècle, les reliures à décor ne représentent plus qu’un champ limité d’activité pour quelques relieurs. Alors qu’elles pouvaient, au milieu du xviè siècle, constituer un fort noyau d’une bibliothèque, autour duquel pouvait, comme à Fontainebleau, s’articuler l’ensemble, elles ne sont plus désormais que des pièces isolées, sans statut définissable, au sein du système clos de la collection. Elles s’y trouvent plutôt comme des traces des préférences du possesseur pour certains textes ou certains exemplaires choyés, comme, dans le cas des exemplaires offerts, des preuves d’une relation de sentiment ou, plus souvent, de subordination sociale entre celui qui offre et celui qui reçoit.
Selon une note au crayon l’exemplaire aurait été acheté par le comte de Lauraguais. Numéros anciens d’inventaire (?) au bas du titre. Acquis à la vente Beraldi (1934, I, n° 36), ainsi décrit :
« Superbe reliure du temps de Charles IX exécutée par l’un des Ève, avec riches compartiments couvrant entièrement le dos et les plats, poussés en argent, noirci par le temps ; au centre des plats, un chiffre, formé des lettres S. L. D. entrelacées. (Petites taches sur la reliure et la tranche) ».