Description
« Ce livre est une justification de celui de « l’Esprit »,
et encore plus hardi que ce dernier » (Tchemerzine).
Rarissime édition demeurée inconnue de Tchemerzine,
parue l’année de l’originale.
Très bel et précieux exemplaire, grand de marges,
conservé dans ses fines reliures en maroquin rouge de l’époque.
Helvetius, Claude Adrien. De l’homme, de ses facultés intellectuelles et de son éducation
Londres, chez la Société Typographique, 1773.
2 tomes en 2 volumes in-8 de: I/ XXXII et 326 pp.; II/ (1) f., (1) f. bl., 412 pp.
Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, fleurons d’angle, dos lisse orné de filets et fleurons dorés, pièces de titre en maroquin citron, de tomaison en maroquin olive, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures, gardes de papier orné d’étoiles et de points d’or sur fond blanc. Reliure de l’époque.
190 x 122 mm.
Rarissime édition demeurée inconnue de Tchemerzine de « l’Homme » d’Helvétius parue l’année de l’originale.
Tchemerzine, III, 676 ; David Smith, Bibliography of the writings of Helvetius, H2.
« Ce livre est une justification de celui de l’Esprit, et encore plus hardi que ce dernier » (Tchemerzine).
Échaudé par les difficultés rencontrées lors de la publication de De l’esprit, mis à l’index et condamné par le Parlement de Paris, Helvétius (1715-1771), avait décidé de continuer à écrire mais de ne plus publier de son vivant. Dans cet essai qui prolonge les réflexions entamées avec De L’Esprit, Helvétius soutient que l’esprit, le génie, les dons et la vertu sont le produit de l’éducation. Celle-ci est pour le philosophe matérialiste et sensualiste la cause unique des différences humaines. Lecteur attentif d’Helvétius, Diderot appréciera mais contestera aussi ses théories en introduisant l’argument des différences héréditaires ou génétiques.
Le but que se propose l’auteur est le même que celui qu’il a poursuivi dans son œuvre précédente De l’Esprit : établir par l’étude scientifique des faits individuels et sociaux les lois nécessaires au bonheur des peuples. En prévoyant la transformation de la France en une République fédérale, avec pleine liberté d’esprit et d’activité, l’auteur ébauche en quelque sorte un catéchisme du citoyen dans lequel le bien public fait figure de loi suprême.
Prolongement et développement de son traité sur l’Esprit, De l’homme et de ses facultés intellectuelles se distingue de cet autre ouvrage par l’abondance de ses vues de détail, infiniment plus efficaces et opportunes. L’un et l’autre, cependant, renferment les mêmes paradoxes, témoignent de la même érudition, présupposent la même foi en l’homme et en ses capacités.
Les mesures prises par la Révolution française envers l’Eglise, ainsi que l’idée d’une religion laïque qui pourrait devenir en quelque sorte une religion d’Etat trouvent leur origine et leur première expression dans cette œuvre.
« De l’Homme was a great publishing success, to judge by the number of editions – four in 1773, four in 1774, five more by the end of the century. It was translated into English, German and Danish before the French Revolution and into Russian after the Russian Revolution. Like De l’Esprit, it was duly condemned by the Paris Parlement and hunted by the police; it enjoyed a “succès de scandale”” (David Smith).
« Cette édition vendue 275 francs en maroquin rouge ancien à la vente Backer nous est inconnue. Publiée par les soins du prince Galitzin, elle fut dédiée par lui à l’impératrice Catherine II » (Tchemerzine).
Très bel et précieux exemplaire, grand de marges, conservé dans ses fines reliures en maroquin rouge de l’époque.
Provenance : Bibliothèque H.M.S. Michel de Villebois, avec ex-libris.