Description
Edition en partie originale, l’une des meilleures du XVIIIè siècle.
Superbe exemplaire relié en maroquin vert de l’époque.
Cervantes. Histoire de l’admirable Don Quichotte de la Manche.
6 volumes in-12.
Nouvelles de Michel de Cervantes Saavedra, Nouvelle Edition. Augmentée de trois Nouvelles qui n’avoient point été traduites en François & de la Vie de l’Auteur. Enrichie de Figures en taille-douce.
2 volumes in-12.
Amsterdam et Leipzig. Arkstée & Merkus,1768.
Ensemble de 8 volumes in-12. Maroquin vert, roulette dorée encadrant les plats, dos lisses finement ornés de filets lisses et aux pointillés formant faux-nerfs et de fleurons dorés, roulette dorée sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque.
177 x 108 mm.
Edition en partie originale, l’une des principales et des meilleures du XVIIIè siècle.
« Cervantès, aux yeux d’une postérité qui n’a jamais cessé d’être émerveillée, est le créateur de deux types humains issus de la pure imagination et devenus plus vivants que nul personnage historique, au point qu’ils sont passés dans le langage courant, dans le folklore universel, et qu’ils incarnent non pas seulement un pays ou une époque, mais un monde. Il n’est pas mauvais que don Quichotte et Sancho soient désormais des fantoches dont s’amusent les enfants. Cervantès les a voulus d’abord bouffons et dérisoires. Son livre est dans son essence une critique burlesque des romans de chevalerie dont les gens de son temps étaient friands. L’admirable, c’est qu’au cours de son récit, il y a déversé, sans système, toute une expérience vitale, et une philosophie de l’existence qui pénètre jusqu’au profond du rêve et du délire. Non seulement les dialogues du chevalier et de l’écuyer sont la source d’une comédie ineffable, mais don Quichotte se penchant sur Sancho, et Sancho levant les yeux vers don Quichotte subissent l’un et l’autre une transformation intime où leur âme s’affine au contact des réalités et du songe plus fort que la vérité. On peut dire que le roman moderne dérive de cet archétype ; on peut affirmer aussi que, par cet ouvrage imprégné d’humour, Cervantès est un de ceux qui, dans ce fécond XVIè siècle, comme Montaigne, comme Shakespeare ou comme Érasme, ont mené l’enquête la plus subtile sur les arcanes de l’esprit humain. On trouve dans Don Quichotte une théorie de la connaissance aussi belle que dans La vie en un songe de Calderon.
« Deux hommes de lettres, Rabelais et Michel Cervantès, s’élevèrent, l’un en France et l’autre en Espagne, et ébranlèrent à la fois le pouvoir monacal et celui de la chevalerie. Pour renverser ces deux colonnes, ils n’employèrent d’autres armes que le ridicule, ce contraste naturel de la terreur humaine » (Bernardin de Saint-Pierre) » (Jean Barbelon).
Cette édition du Don Quichotte est illustrée de 31 estampes à pleine page par Fokke et Folkéma, 1 portrait d’après Kent en tête des Nouvelles, un faux-titre gravé et 6 vignettes de titre. Cette série de gravures prend sa source dans la suite des 31 estampes gravées, de format in-4, par Picard, Tanjé, Stokke et J. Van Schley d’après les dessins de Coypel, Boucher et Trémolière en 1746 et qui fixèrent pour un siècle environ l’iconographie de l’œuvre. Elles sont ici réinterprétées au format in-8.
Les Nouvelles sont ornées de 13 estampes en premier tirage dessinées et gravées par Folkéma, spécialement pour cette édition en état avent la lettre.
L’ensemble de ces 44 estampes forme l’œuvre la plus importante et la plus connue de l’artiste. (Cohen. Guide de l’amateur de livres à gravures, 217-218).
« Né à Dokkum, en Frise, en 1692, Folkéma apprit la gravure de son père et s’établit à Amsterdam où il est mort en 1767.
Son œuvre la plus connue est sa réduction in-8 des figures de Charles Coypel pour « Les Aventures de Don Quichotre », exécutées avec Fokke pour l’édition de 1768 » (Portalis, Les Dessinateurs d’illustrations au XVIIIè siècle, pp. 214-215).
Exemplaire grand de marges revêtu à l’époque d’un maroquin vert particulièrement élégant.