Description
La grande histoire des Guerres de religion.
Précieux et très bel exemplaire aux armes de la Grande Mademoiselle.
Davila, Henri-Catherin. Histoire des guerres civiles de France. Contenant tout ce qui s’est passé de plus mémorable, sous le Regne de quatre Rois, François II. Charles IX. Henri III & Henri IV…
Paris, P. Rocolet, 1657.
2 volumes in-folio de : I/ (2) ff., bl., (2) ff pour le portrait de l’auteur et 1 frontispice, (14) ff., 654 pp., (1) f., (2) ff. bl. ; II/ (2) ff. bl., (1) f., pp. 655 à 1281, 51 pp., (2) ff. bl.
Maroquin rouge, double encadrement de filets dorés à la Duseuil ornant les plats avec fleurs de lys aux angles, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs orné de fleurs de lys, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque.
365 x 250 mm.
Le superbe exemplaire de la duchesse de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle (1627-1693), relié à ses armes.
Troisième édition, corrigée et augmentée.
Cette édition française, rare, est restée inconnue de Brunet et Deschamps.
Henri-Catherin Davila naquit le 30 octobre 1576 au Sacco, village dans le territoire de Padoue. Il s’est rendu célèbre dans les lettres par son Histoire des guerres civiles de France. Très au fait des guerres de religion, il dit lui-même « qu’il était présent, en 1588, à l’ouverture des états de Blois, et si près du roi, qu’il entendit très distinctement tout son discours. » L’année suivante la reine, Catherine de Médicis, sa protectrice, mourut et Henri III fut assassiné. Malgré l’abjuration d’Henri IV, la guerre civile durait encore. Davila se distingua dans plusieurs rencontres.
Il ne cessa de travailler, dans ses moments de loisir, au grand ouvrage qu’il avait entrepris et le fit paraître en quinze livres, sous ce titre « Historia delle guerre civili di Francia di Henrico Caterino Davila nella quale si contengono le operationi di quattro re, Francesco II, Carlo IX, Henrico III et Henrico IV, cognominato il grande », Venise, Tommaso Baglioni, 1630, in-4.
« Il n’y a qu’une opinion sur le mérite de Davila, considéré comme écrivain. Son style, exempt des vices qui régnaient de son temps, sans être aussi pur que celui de Guichardin, est plus serré, plus concis et brille en même temps par une admirable facilité. Sa manière de narrer, de disposer les évènements, de les enchaîner l’un à l’autre, d’introduire ses personnages, de les faire agir et parler, de décrire les lieux, les villes, les champs de bataille, les faits d’armes, les assemblées, les conseils, la conduite des négociations, n’est pas moins louable que son style. Il paraît enfin avoir pris des soins extrêmes pour connaître la vérité, l’avoir puisée dans de bonnes sources, et l’avoir dite en général avec franchise.
Mais cette franchise n’a pu manquer d’être quelquefois altérée par sa position et ses relations particulières par les préjugés de son pays et de son siècle. Un italien de ce temps-là ne pouvait tenir la balance égale entre les catholiques et les protestants ; un homme qui devait la fortune de sa sœur, de son frère et le commencement de la sienne à Catherine de Médicis, à qui son prénom même rappelait qu’il lui avait été pour ainsi dire consacré dès sa naissance, ne pouvait être un juge impartial de cette reine » (Michaud).
Superbes volumes ornés d’une planche allégorique, d’un portrait de l’auteur, de vignettes et initiales, le tout remarquablement gravé sur cuivre par Grégoire Huret.
Précieux et très bel exemplaire en maroquin de l’époque aux armes de la duchesse de Montpensier, Anne-Marie-Louise d’Orléans (1627-1693), dite la « Grande Mademoiselle », fille de Gaston d’Orléans et cousine de Louis XIV.
« Les livres de la duchesse de Montpensier passent rarement dans les ventes publiques et nous n’en connaissons que quelques-uns chez les amateurs… » (E. Quentin-Bauchart).
Provenance : bibliothèques Radziwill (1866, n°1507), Mortimer L. Schiff (II, 1938, n°746) et Sir Abdy (1975, n°79).