Description
L’Histoire spirituelle des rois de France de Pépin à Louis XV
reliée à l’époque à Versailles pour Madame Adélaïde de France, fille de Louis XV.
Provenances : Madame Adélaïde (1732-1800) ; Galard Broissac, comte de Béarn ; Sotheby’s – 22 nov. 1950 – Catalogue of Fine Bindings ; Maggs Bros, London.
Imprimerie royale, 1776-1777.
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Oroux l’abbé. Histoire Ecclésiastique de la Cour de France, Où l’on trouve tout ce qui concerne l’histoire de la Chapelle et des principaux officiers Ecclésiastiques de nos Rois.
Paris, Imprimerie Royale, 1776-1777.
2 volumes in-4, maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs fleurdelysé, pièces de titre et de tomaison en maroquin vert, filets or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure armoriée de l’époque.
252 X 195 mm.
Edition originale rare relatant l’histoire des rois de France de Pépin régnant en l’an 750 à l’année 1761, sous le règne de Louis XV, de leur Chapelle, du Clergé de leur Cour et de leur directeur de conscience.
Cet aspect privé et intime de l’histoire de notre monarchie révèle des faits peu connus de l’histoire de France. Œuvre de l’Abbé Oroux, d’abord abbé de Fontaine le Comte, ensuite Chanoine de Saint Léonard de Noblac, puis Chapelain du roi Louis XV, elle se présente sous forme de 2 volumes in-4 de 68, 667 pages et 2 feuillets puis 639 et 53 pages.
L’Abbé Oroux explique ainsi son projet dan la préface du premier volume : « L’ouvrage que je donne au Public, embrasse deux sujets principaux, destinés à s’accompagner & à s’éclaircir mutuellement. L’un est l’histoire de nos Rois considérés en tant que Rois Très-Chrétiens, & Fils aînés de l’Eglise : titres glorieux qui sont devenus avec raison les caractères distinctifs de leur Couronne. L’autre est l’histoire de leur Chapelle & du Clergé de leur Cour, c’est-à-dire, des Officiers ecclésiastiques, que dans tous les temps ils ont retenu auprès de leur personne, soit pour faire en leur présence le Service divin, soit pour être les Directeurs de leur conscience, les ministres & les coopérateurs de leurs bonnes œuvres.
Depuis le Baptême du grand Clovis, la France, par une prérogative qu’aucun autre Etat de la Chrétienté ne partage avec elle, n’a jamais vu, dans ses Souverains, que des enfans & des défenseurs de l’Eglise. ».
Superbe volume dédicacé au roi Louis XV et relié en maroquin rouge de l’époque aux armes et pièces d’armes de Madame Adélaïde de France (1732-1800).
« Des trois princesses de France, (Madame Sophie et Madame Victoire), Madame Adélaïde est la seule qui ait marqué sa place parmi les véritables bibliophiles ; le deux autres se contentèrent de l’imiter, et n’eurent des livres que pour obéir à l’usage des cours, qui les obligeait à en avoir.
Chacune d’elles avait sa bibliothèque, aux mêmes armes, c’est-à-dire de France, et l’écu en losange surmonté d’une couronne ducale. Leurs livres sortaient des mains des mêmes relieurs, Fournier, qui tenait boutique à Versailles, dans le vestibule du château, et suivait la cour dans ses déplacements, et Vente, à la fois libraire et relieur. Ces volumes ne différaient que par la couleur du maroquin ; Madame Adélaïde avait adopté le rouge, Madame Victoire le vert, et Madame Sophie le citron. Calquées en quelque sorte l’une sur l’autre, ces trois collections ne contenaient que des ouvrages d’un goût sévère et conforme aux habitudes de recueillement et de dévotion que les princesses avaient conservées de leur éducation religieuse.
Madame Adélaïde avait été, dit-on, un instant fort jolie ; mais jamais beauté n’avait disparu aussi rapidement que la sienne. D’un orgueil sans limites, elle s’était créé un intérieur qui dépassait en richesse tout ce que le château de Versailles pouvait offrir de plus luxueux, et s’y tenait enfermée dans les froideurs de l’étiquette et dans le culte du rang où la Providence l’avait placée.
D’un esprit très vif, elle eut un désir immodéré d’apprendre, sut l’anglais, l’italien, les hautes mathématiques et joua de tous les instruments de musique depuis le cor !! Jusqu’à la guimbarde. Madame Campan, qui nous donne ces détails, ajoute que le tour et l’horlogerie occupèrent en même temps ses loisirs. Quand l’orage de la révolution commença à gronder, elle n’eut qu’une préoccupation, se mettre à l’abri, et fut une des premières à sortir de France.
La bibliothèque de Versailles a recueilli le plus grand nombre des 1370 œuvres de Madame Adélaïde et montre avec orgueil les Vies des Saints des déserts d’Arnauld d’Andilly, en deux volumes in-4 reliés par Duseuil, en maroquin rouge doublé de maroquin rouge ; un Tite-Live, des Elzéviers, également relié par Duseuil ; les Œuvres de Bacon, en grand papier ; un superbe Molière, avec les figures de Boucher, dans une excellente reliure, et une Carte de France du plus haut intérêt, dressée par Robert de Hesseln. D’autres volumes, remarquables à divers titres, sont répandus dans les collections particulières. » (E. Quentin Bauchart. Les Femmes bibliophiles de France)
Le salon de Madame Adélaïde est l’une des salles les plus richement décorées des petits appartements. Tout est sculpté et doré, et d’un goût exquis, cheminée, lambris, portes, volets, cadres de glaces, voussures du plafond, et il est bien regrettable de ne connaître avec certitude le nom du grand artiste à qui l’on doit ce chef-d’œuvre. On peut cependant, sans risquer trop de se tromper, l’attribuer à Verberckt. Les motifs des sculptures des lambris sont des instruments de musique, ce qui permet de croire que c’était le salon de musique de Madame Adélaïde, qui se plaisait à jouer du violoncelle. (Dussieux, Histoire du Château de Versailles).
Précieux volume provenant des bibliothèques de Madame Adélaïde de France avec armoiries, Galard Brassac, comte de Béarn avec ex-libris ; Sotheby’s – 22 mai 1950, « Catalogue of Fine Bindings, Valuable Books » ; Maggs Bros, London ; Collection privée d’Allemagne du Sud.
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