Description
Édition originale des « Négociations » du Président Jeannin.
Très bel exemplaire, grand de marges,
conservé dans sa reliure en maroquin de l’époque, condition rare.
Jeannin, Pierre. Les négociations de Monsieur le président Jeannin.
Paris, Pierre Le Petit, 1656.
In-folio de (7) ff., 755 pp. (mal chif. 757), (1) p., (5) ff.
Maroquin rouge, double encadrement de triple filet doré à la Duseuil ornant les plats, dos à nerfs orné à la grotesque, coupes ornées, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque.
367 x 247 mm.
Édition originale de ces mémoires si importants sur la ligue et les guerres de religion.
Dédiée au surintendant Nicolas Fouquet, l’édition est ornée d’un beau portrait de Jeannin par Nanteuil.
Tchemerzine, III, 756 ; Graesse, III 458.
« Ces mémoires sont surtout importants pour la fin du XVIe siècle et le règne de Henri IV. On peut néanmoins les consulter à propos des États-Généraux de 1614, de l’assemblée des notables de 1617, des différends survenus entre Marie de Médicis et Louis XIII » (Bourgeois et André).
Connu sous le nom de Président Jeannin, Pierre Jeannin, fils de tanneur, ne dut qu’à son mérite d’arriver aux premières charges de la magistrature puis à la place de ministre du roi Henri IV.
Député du Tiers aux Etats de Blois de 1576, il expose comment les Guise poussèrent les membres de l’assemblée à l’emploi de la force contre les huguenots.
Jeannin appuya le parti de la modération et de la paix. Il joua un rôle important pendant la Ligue puis sous les règnes d’Henri III, Henri IV et de la régence de Marie de Médicis. En 1607 il fut envoyé en Hollande pour empêcher les Provinces unies de se rapprocher de l’Espagne. Président au Parlement de Bourgogne, Pierre Jeannin prit une part importante à la préparation de l’Edit de Nantes.
Après la mort d’Henri IV et la retraite de Sully, Marie de Médicis se reposa sur Jeannin et lui confia l’administration générale des finances.
« Les pièces relatives à la négociation de Hollande occupent une grande place dans les Œuvres de Jeannin. « Cette négociation, dit M. Avenel, est singulièrement propre à faire connaître cet habile diplomate. Il expose, dans cette correspondance, avec une rare sagacité l’état de toutes les puissances de l’Europe ; il évente leurs intrigues, dévoile leurs projets, calcule leurs forces, avertit de ce qu’on doit craindre, conseille ce que l’on peut tenter et indique les meilleurs moyens d’obtenir le succès.
Joignez à ces talents supérieurs un extrême désintéressement, un caractère antique, un esprit conciliant, une humeur douce et bienveillante, un zèle louable pour l’éducation de la jeunesse, enfin une sympathie éclairée pour les lettres ainsi que pour les hommes de science et vous aurez l’ensemble des traits qui composent la physionomie de cet homme remarquable.
Richelieu rend de Jeannin un grand témoignage : «On ne saurait assez dire de ses louanges. Il s’est toujours plus étudié à servir qu’à plaire ; Ce prud’homme était digne d’un siècle moins corrompu que le nôtre. » » (Hoefer).
« Le recueil des Négociations est regardé comme le meilleur Modèle que puissent prendre les Politiques et les Négociateurs. Il servit d’instruction au cardinal de Richelieu qui lisait « Les Négociations » de Jeannin tous les jours dans sa retraite d’Avignon, trouvant, disait-il, toujours à y apprendre. »
(Michaud, Bibliographie générale, XI, 24).
Très bel exemplaire, grand de marges, conservé dans sa reliure en maroquin rouge de l’époque à la Duseuil, condition rare.