Description
Edition originale du premier roman de Madame de La Fayette,
précurseur de La Princesse de Clèves.
_______________________
Madame de La Fayette. La Princesse de Monpensier.
Paris, Thomas Jolly, 1662.
In-12 de (4) ff., 142 pp., (1) f. bl.
Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs finement ornés de filets et fleurons dorés, date en queue, double filet or sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées.
Reliure signée de Godillot.
144 x 86 mm.
Edition originale de ce premier roman de Madame de La Fayette, qui fut publié sous le nom de Segrais et « se vendit fort bien ».
Tchemerzine, III, 831 ; Brunet, III, 742 ; Le Petit, 346.
Marie-Madeleine Pioche de la Vergne reçut une éducation soignée, à la fois littéraire et mondaine. Elle fut, en effet, l’élève du grammairien Ménage et fréquenta de bonne heure les salons, en particulier l’hôtel de Rambouillet.
Elle accompagna son mari le comte de la Fayette dans ses terres d’Auvergne de 1655 à 1659 puis revint définitivement à Paris pour se consacrer aux relations mondaines et à la littérature.
Précurseur de La Princesse de Clèves, le premier de nos grand romans modernes, La Princesse de Monpensier est un roman à clefs.
Dans l’avis qui la précédait l’auteur excitait en effet la curiosité du lecteur en l’avertissant que toute ressemblance avec des personnages vivants n’était que le fait du hasard et qu’il ne s’agissait que « d’aventures inventées à plaisir ».
Tous reconnurent à l’époque dans le personnage de la princesse de Monpensier Madame elle-même, Henriette d’Angleterre dont Madame de la Fayette avait été la grande confidente et à laquelle cette histoire pouvait servir de discret avertissement.
Le grand talent de l’écrivain apparaît déjà dans ce récit admirablement conduit, placé sous le règne de Charles IX, sur les conseils de Ménage. L’atmosphère originale du roman de Madame de la Fayette, sa conception très personnelle des rapports sociaux et de l’amour s’imposent très fortement au lecteur et excellent à traduire les ravages de l’amour dans l’existence d’une femme et le danger qu’elle constitue même pour son bonheur.
Exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin signée de Godillot.