Description
La reliure de mariage du roi Henri IV et de la reine Marie de Medicis réalisée vers décembre 1600.
Unique exemple de reliure royale mosaïquée de mariage portant les armoiries du roi et de la reine ornée de tranches dorées, ciselées et peintes parvenu à nous en excellent état de conservation.
Provenances : Henri IV et Marie de Medicis ; Mary and Bill de Soyecourt (ex-libris) ; Hubert de Ganay (ex-libris).
Reliure mosaïquée et décorée réalisée en décembre 1600 pour célébrer le mariage du roi Henri IV et de Marie de Medicis sur :
Grenade, Louis de (1504-1588). Le Paradis des prières du R. P. F. Louÿs de Grenade. Recueilly en Latin des œuvres spirituelles d’iceluy, & d’autres Autheurs graves et dévots, par Michel Isselt, Alemand et mis en nostre langue, par F. François Bourbon, Celestin de Paris.
Paris, Cuillaume de la Nove, 1601.
In-12 de 20 et 444 ff..
Veau havane clair, grandes armoiries mosaïquées et dorées de Henri IV et de Marie de Medicis au centre des plats, blason armorié de France et des Medicis sur pièce de maroquin mosaïqué citron et rouge répété 4 fois aux angles, 24 écoinçons losangés ornés aux petits fers dorés sur pièce de maroquin mosaïqué en rouge et citron en bordure latérale, dos lisse orné de 3 blasons aux armes de Henri IV et Marie de Medicis sur mosaïque de maroquin rouge ceinte de 16 écoinçons losangés dorés aux petits fers, deux avec pièces d’armes des Medicis, sur pièce de maroquin mosaïqué citron et rouge, filet doré sur les coupes, tranches dorées admirablement ciselées, décorées et peintes en noir, rouge et vert. Reliure de mariage de Henri IV et de Marie de Medicis réalisée vers décembre 1600.
150 x 85 mm.
L’unique reliure mosaïquée aux armes conjointes de Henri IV et Marie de Medicis ornée de tranches dorées, ciselées et peintes célébrant leur union le 17 décembre 1600 parvenue à nous en parfait état de conservation.
Ernest Quentin Bauchart ne connaît que deux sortes de reliures assez classiques : « Les livres de Marie de Médicis sont de deux sortes ; quelques-uns, les plus anciens, sont couverts, comme les livres de de Thou, de riches dorures à volutes, à rinceaux ou à feuillages, couvrant entièrement le dos et les plats du volume, ou décorés, comme ceux de Marguerite de Valois ; de couronnes de branches accolées les unes aux autres, mais ces couronnes sont alternativement remplies par des fleurs de lis, des S barrés ($) et le monogramme de la reine ; les autres portent une ornementation moins riche, un simple semis où le chiffre royal et la fleur de lis alternent, en se reproduisant à des intervalles égaux mais sans autre encadrement que des filets droits. Quelquefois la symétrie du décor est rompue par les armes et par des chiffres couronnés dans les angles ; enfin, la dorure est souvent moins compliquée encore, et consiste dans un simple milieu à branchages où sont poussées les armes de France accolées à celles de Toscane.
On pense que ces reliures, qui se distinguent par une grande solidité, sont sorties des mains du dernier des Eve, de celles de Rué (Ruette) et de Henri le Duc, qui avaient à cette époque, la charge de relieurs ordinaires du roi ».
« Quand Marie de Médicis met le pied sur le sol français en 1600, ses premières rencontres avec la France ont lieu sous le sceau de la littérature. Saluée à Marseille par Guillaume Du Vair, le protecteur de Peiresc, elle est à l’étape suivante, Aix-en-Provence, accueillie par Malherbe. À Lyon, où a finalement lieu la rencontre avec Henri IV et un mariage quelque peu brusqué, c’est la littérature italienne qui est mise à l’honneur : la poésie d’abord, avec Le Rencontre des muses, qui offre en édition « bilingue » franco-italienne une quarantaine de sonnets amoureux dus au principal poète français du temps, celui que Malherbe essaye d’évincer, Philippe Desportes, et le théâtre (la Commedia dell’arte, avec la troupe de Tristano Martinelli, qu’Henri IV a fait venir de Mantoue, et qui dédie au roi et à la reine un recueil facétieux, les Compositions de rhétorique de M. Don Arlequin, connu aujourd’hui par un seul exemplaire).
Une reine de France a évidemment vocation à patronner ce qui est l’essentiel de la production des libraires, notamment en matière de livres illustrés. A fortiori lorsqu’elle est aussi pieuse que Marie.
La reine attire les dédicaces de vies de saints et de bienheureux, genre littéraire et éditorial en plein essor au début du XVIIe siècle.
On ne possède pas d’inventaire de la bibliothèque de Marie de Médicis et l’on en ignore à peu près tout. Où était-elle conservée, au Louvre ou au palais du Luxembourg ? Les inventaires, certes tardifs, de la bibliothèque du Louvre dressés à la fin du XVIIe siècle ne signalent aucun volume lui ayant appartenu.
Les rares volumes à ses armes conservés à la Bibliothèque nationale de France sont issus, sauf deux, des confiscations révolutionnaires.
L’ouvrage ancien d’Ernest Quentin Bauchart donne la seule liste connue des livres ayant appartenu à Marie de Médicis. De cette liste de 35 pièces, je dois en retrancher six, le no 3, un livre dédié à Catherine de Médicis, les nos 8, 20, 30 et 31 qui sont des livres offerts en prix, reliés certes aux armes de la reine, mais en basane ou en maroquin de qualité inférieure, et le no 25, considéré comme l’exemplaire de dédicace à Marie de la traduction de l’Arioste par François de Rosset, en fait un exemplaire de l’édition tardive de 1644, dans une reliure de la fin du XVIIe siècle. Restent 29 volumes. Des recherches assez rapidement menées, et qu’il faudrait compléter, m’ont permis d’identifier une cinquantaine de nouveaux volumes, presque tous reliés aux armes ou au chiffre de la reine. Tout cela ne fait guère que 80 volumes.
La quasi-totalité des livres de la reine connus de moi sont reliés avec élégance et sobriété à son chiffre et à ses armes, le plus souvent avec un décor de semé. Mais la véritable innovation de Marie de Medicis en matière de livres est ailleurs, dans un groupe très particulier d’extraordinaires livres de dévotion qui sont de véritables bijoux et constituent un moment à part de l’histoire des arts décoratifs. Ils sont recouverts de reliures exécutées au début du XVIIè siècle qui sont les plus belles jamais réalisées en France. Elles ne portent généralement ni les armes ni le monogramme de la reine et seules des indications complémentaires m’ont permis de comprendre qu’elles avaient été réalisées pour elle. » (Isabelle de Cornihaut. Presses universitaires).
Celle-ci, mosaïquée, porte les armoiries du roi et de la reine et pourrait être la première reliure réalisée en France pour la reine.
Provenance : Henri IV et Marie de Medicis ; Mary and Bill de Soyecourt (ex-libris) ; Hubert de Ganay (ex-libris).