Description
Exceptionnel et émouvant manuscrit autographe signé de George Sand
pour Le Piccinino.
Magnifique témoignage de la genèse de cette grande œuvre :
les ratures, corrections et additions attestent des nombreux remaniements
à l’origine de ce grand roman de George Sand.
Sand, George. Le Piccinino.
1846.
Manuscrit de 811 ff. in-8, rédigés à l’encre brune. Les feuillets sont regroupés en trois volumes, chacun paginé et chapitré séparément.
Étui de maroquin citron, dos à faux nerfs, auteur et titre doré au dos, date dorée en queue, réalisé par Devauchelle.
208 x 135 mm (pour les ff.)
Exceptionnel et émouvant manuscrit autographe signé de George Sand pour le Picccinino.
Ce roman, écrit d’août à novembre 1846, paraîtrait en feuilletons dans le journal La Presse du 5 mai au 17 juillet 1847, avant de sortir en librairie en juillet 1847 chez Desessart (5 vol.in-8).
Le manuscrit est écrit à l’encre brune au recto de feuillets in-8 (certains au chiffre G S, sur le même papier qu’elle utilisait pour sa correspondance), avec de très nombreuses et importantes ratures, corrections et additions, qui témoignent, ainsi que de nombreuses pages découpées et recollées, et de passages biffés, d’importants remaniements ; le roman commençait à l’origine à l’actuel chapitre VI (p. 74 du manuscrit), et la princesse Agathe était alors princesse de Taormina (corrigé ensuite en Palmarosa).
On relève aussi des hésitations sur le titre : Les justiciers d’aventure, Le Val des Démons…
Le manuscrit est divisé en trois volumes, chacun paginé et chapitré séparément : 1er volume, 17 chapitres (p. 1-269 [manquent les p. 125-149]) ; 2e volume, 17 chapitres (273 pages) ; 3e volume, 18 chapitres (294 pages) ; les chapitres, qui portent tous un titre, seront numérotés continûment lors de la publication.
« Le Piccinino est un roman de fantaisie, écrit George Sand dans son préambule, qui n’a la prétention ni de peindre une époque historique précise, ni de décrire fidèlement un pays. C’est une étude de couleur, rêvée plutôt que sentie, et où quelques traits seulement se sont trouvés justes comme par hasard. La scène de ce roman pourrait se trouver placée partout ailleurs, sous le ciel du midi de l’Europe… ».
L’action de ce roman d’aventures à la Dumas, à l’intrigue sans cesse rebondissante, se situe en Sicile, près de Catane, au pied de l’Etna, où les passions aussi sont volcaniques. Autour de la belle princesse Agathe et de son douloureux secret, autour du peintre Michel-Ange Lavoratori à la naissance mystérieuse, bons et méchants s’affrontent, sous la conduite attentive et audacieuse du beau chef de brigands, le Piccinino, homme de petite taille mais au grand cœur. Dans ce « roman de fantaisie », dans cette « étude de couleur », George Sand réussit cependant à glisser des allusions politiques, et à préciser ses idées sur la vraie noblesse.
Citons la lettre très intéressante qu’elle écrit à Hetzel à la fin de novembre 1846 à propos de ce roman, dont elle termine la correction : « Ce n’est pas un roman historique puisque aucune époque ne lui est assignée et qu’aucun fait politique ne s’y trouve. […] Mon roman n’est donc qu’une fantaisie, avec couleur locale, comme on dit. Mais cette couleur locale est du temps présent. Je n’aime guère à peindre que le temps où je vis. […]
Précieux et émouvant manuscrit autographe signé de George Sand témoignant de la genèse de ce beau roman de l’auteur.