Description
Seul exemplaire cité et décrit par G. Brunet
relié en maroquin armorié de l’époque.
Précieux exemplaire provenant des bibliothèques
de la duchesse de Montmorency-Luxembourg et du Baron Double.
Paris, 1741.
[Cervantes] – [Avellaneda]. Lesage (attribué à) Histoire de Sancho Pansa, Alcade de Blandanda, précédé de :
Suite nouvelle et véritable de l’histoire et des avantures de l’incomparable Don Quichotte de la Manche. Traduite d’un manuscrit Espagnol de Cid-Hamet Benengely.
Paris, Dammoneville, 1741.
6 volumes in-12, plein maroquin rouge, triple filet or encadrant les plats avec fleurons d’angles, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs orné, pièces de titre et de tomaison en maroquin olive, filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure armoriée de l’époque.
159 x 94 mm.
Seul exemplaire cité et décrit par Brunet (supplément, I, 237) répertorié en maroquin armorié de l’époque de cette suite de Don Quichotte.
Classé par Deschamps sous la rubrique Cervantès, mais en fait peut-être traduite par Lesage, cette « suite nouvelle des avantures de Don Quichotte, suivie de l’histoire de Sancho Pansa » fut, au XIXe siècle, vendue 405 fr.or avec le « Don Quichotte » de 1741 et les « Nouvelles Aventures » de Lesage de 1741, ces 14 volumes reliés en maroquin rouge aux armes de la duchesse de Montmorency-Luxembourg.
Deschamps décrit un second exemplaire de ces 14 volumes vendus 19 fr.or seulement à la même date, la colossale différence de prix étant due à la prestigieuse provenance du présent exemplaire. Ces trois œuvres se vendent généralement séparément et Deschamps de citer un exemplaire des seuls 6 volumes : « Les 6 premiers volumes seuls de la trad. De Filleau de Saint-Martin, en anc. mar. et avec les grav. De Folkema ajoutées, 105 fr. Huillard ; ils avaient été payés 125 fr chez M. Germeau. »
En 1614, tandis que Cervantès était en train d’écrire la deuxième partie de son roman une suite apocryphe parut sous le titre : Second volume de l’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche [Segundo tomo del ingenioso hidalgo don Quijote de la Mancha]. L’auteur, qui cache son identité sous le nom du « licenciado » Alonson Fernàndez de Avellaneda de Tordesilla, a été identifié avec différentes personnes : et même avec Lope de Vega, Ruiz de Alarcon, Tirso de Molina, etc., mais il demeure au fond anonyme. Le pseudo-Avellaneda, en faisant semblant de continuer le récit interrompu par Cervantès à la fin de la 1ère partie du Don quichotte, présente l’extravagant chevalier comme ayant recouvré toutes ses facultés intellectuelles et s’enlisant dans la paix de sa demeure, jusqu’au moment où Sancho Pança, en lui parlant d’un nouveau roman chevaleresque, parvient à susciter, dans l’esprit de son maître, son ancienne manie. Don Quichotte, prenant le nom de Chevalier sans amour, « El caballero desamorado », repart à la recherche d’aventures et en connaît une longue série, très semblable à celles évoquées dans la première partie du véritable roman de Cervantès. Le pseudo-Avellaneda demeure fidèle à l’étrange délire d’interprétation du héros de Cervantès, mais presque toujours l’imagination de ce dernier est remplacée par une certaine habileté dans l’invention et dans l’intrigue : l’humour devient trop souvent lourd et grotesque. Cette mystification, comme on le sait, attisa le désir de Cervantès d’achever la deuxième partie de son chef-d’œuvre ; ce n’est pas là d’ailleurs le seul mérite de la curieuse tentative d’Avellaneda, dont l’ouvrage fut réimprimé plusieurs fois jusqu’à nos jours et qui fut en outre traduit assez librement, en français, par Lesage. L’auteur inconnu, aragonais d’origine (c’est là un des rares points acceptés par tous les critiques), n’est certainement pas un écrivain méprisable. Même si la comparaison entre les deux ouvrages montre, naturellement, la supériorité écrasante de celui de Cervantès, toutefois le Don Quichotte apocryphe est un roman ayant un grand intérêt littéraire ; il nous prouve comment un homme de talent, en suivant les foulées d’un homme de génie, parvient parfois à briller à son tour ».
Précieux exemplaire relié en maroquin rouge aux armes d’Anne-Françoise-Charlotte de Montmorency-Luxembourg, fille aînée d’Anne-François, brigadier d’infanterie, et de Louis-Pauline-Françoise de Montmorency-Luxembourg de Tingry. Elle épousa le 6 octobre 1767, à Paris, Anne-Léon de Montmorency, IIè du nom, dit le marquis de Fosseuse, maréchal de camp, décédé en 1799, dont elle fut la seconde femme et à qui elle apporta en dot le duché de Montmorency avec le titre de duc.
Une note ancienne mentionne que cet exemplaire fit vraisemblablement partie de la bibliothèque du château de Chantilly : « This charming set was presumably housed at one time in the Château de Chantilly, now (in the rebuilt structure) the home of the great Musée Condé ».
Fort bel exemplaire orné d’un frontispice et de 33 gravures d’Antoine, cité et décrit par Deschamps et G. Brunet, provenant des bibliothèques de la Duchesse de Montmorency-Luxembourg et du baron Double.
VENDU