Description
Édition originale rarissime des Oraisons de Cicéron
reliée à l’époque pour le dauphin de France, François II (1544-1560).
Paris, Simon de Colines, 1541.
Cicéron, Les Oraisons de M. Tul Cicero, père de l’éloquence latine, translatées de latin en francoys, par Estienne Le Blanc, conseiller du roy ; aussi par l’Esleu Macault, notaire, secrétaire et vallet de chambre du roy, et par Claude de Cuzzy. Le tout nouvellement imprimé à Paris, l’an mil cinq cens quarante et ung… Paris, Simon de Colines, Arnoul et Charles les Angeliers, 1541.
Petit in-8 de (4) ff., folio ix à cxxiii, (1) f. de marque.
Plein veau fauve, double encadrement de filets à froid sur les plats, dauphin or couronné au centre, fleurons aux angles, dos à nerfs orné de fleurons dorés, décor à froid en tête et queue.
Reliure de l’époque réalisée pour le dauphin François II (1544-1560).
150 x 94 mm.
Edition originale « rare » des « Oraisons de Cicéron » selon Brunet (II, 57), en fait édition originale d’une insigne rareté imprimée en 1541 par Simon de Colines.
Ce don naturel de l’éloquence fut à la fois pour lui, un moyen et un but : moyen qui lui permit d’entrer dans la politique où il n’aurait pu parvenir ni par l’argent ni par sa noblesse trop récente ; but également, car son goût instinctif dûment cultivé a réussi à créer une œuvre qui lui a valu à travers les siècles une admiration et une gloire sans égale.
La valeur littéraire et artistique de sa prose demeure indiscutable. Il ne faut pas la considérer uniquement comme un modèle dont on imite le style, mais comme un chef-d’œuvre de clarté dans l’art de discourir, comme un témoignage humain, vivant, palpitant, de la passion politique de Cicéron, de ses crises morales, de son amour des lettres. Chacun de ces Discours renferme un problème plus général ou, pour mieux dire, universel. Le coupable, l’innocent, le magistrat, le sicaire sont des personnages qui ne font que passer. Derrière eux, c’est tout le peuple romain qui apparaît à la veille des grandes expéditions militaires, des émeutes, des révolutions et des coups d’État, ce peuple que l’on saisit, grâce à lui, dans sa vie réelle et mouvementée. Cicéron avait voué son existence à l’idéal républicain ; il devait mourir en même temps que tombait l’autorité des magistratures républicaines. On pressent dans ces Discours le déclin des anciennes institutions et l’acheminement de Rome vers l’Empire.
La technique typographique vient seconder la démarche humaniste de renouvellement des savoirs.
Érasme constitue le plus bel exemple d’une nouvelle génération d’intellectuels qui fondent leur réussite sur une parfaite maîtrise du « pouvoir de l’imprimerie ». Installé à Bâle auprès de son imprimeur Johann Froben dès 1514, il contrôle de près la réalisation des éditions et fournit ses textes aux typographes au fur et à mesure qu’avancent les travaux d’impression. Portés par cette dynamique, les imprimeurs se font parfois auteurs eux-mêmes. Certains parviennent à un tel degré de compétence qu’ils prennent part eux-mêmes à l’établissement des textes.
Précieux volume relié en veau fauve de l’époque vers l’année 1555 pour François II, dauphin.
François II (1543-1560), fils aîné d’Henri II et de Catherine de Médicis, né à Fontainebleau le 19 janvier 1544, fut pourvu du gouvernement du Languedoc en 1546 et reçut le titre de dauphin en 1547 et celui de roi-dauphin, lorsqu’il devint roi d’Écosse en épousant Marie Stuart, reine d’Écosse, nièce des Guise, le 24 avril 1558, à Paris. Il succéda à son père le 10 juillet 1559 et fut sacré à Reims le 18 septembre suivant. Complètement sous la tutelle politique des Guise, hostiles à la reine-mère et aux protestants François II ne régna qu’un an et mourut à Orléans le 5 décembre 1560 à l’âge de dix-sept ans. Avant de monter sur le trône de France, François II faisait frapper sur ses volumes un dauphin.