Description
Première édition française du chef-d’œuvre de Richardson
due au talent romanesque de l’auteur de Manon Lescaut,
présentant en édition originale 32 pages de Diderot,
ornée en premier tirage de 21 fines gravures gravées par Duflos.
Provenance : Comtesse de Provence (1753-1810) ; Comte Grégory Stroganoff.
Richardson, Samuel. Diderot, Denis. Abbé Prevost. Lettres anglaises, ou histoire de Miss Clarisse Harlove. Nouvelle édition, augmentée de l’Éloge de Richardson, des Lettres posthumes & du Testament de Clarisse.
Paris, Les libraires associés, 1766.
13 volumes in-12, maroquin rouge, armes poussées au centre des plats, triple filet doré en encadrement, dos à nerfs orné de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin olive, tranches dorées. Reliure de l’époque.
163 x 96 mm.
Précieuse édition, la première française, présentant 32 pages en édition originale de Diderot due au talent romanesque de l’abbé Prévost qui fit le succès immense de cette œuvre.
Clarisse Harlowe, le second roman épistolaire de Richardson, est aussi son chef-d’œuvre.
La vertu y est persécutée et bafouée.
« Clarisse Harlowe est victime de l’égoïste tyrannie de son père et de son frère ainsi que de la jalousie de sa sœur. On voudrait la sacrifier à l’ambition, aux intérêts de sa famille, en lui faisant épouser l’indigne Somes. Désespérée, la jeune fille, en qui se résument toutes les vertus, va, confiante, se mettre sous la protection de Robert Lovelace, un libertin sans scrupules : tout d’abord, il la remet à une entremetteuse, en compagnie de 3 filles perdues. Dans une suite de lettres à son amie miss Howe, Clarisse lui confie son infortune.
La lutte entre la malheureuse et son séducteur est âpre : Lovelace recourt à tous les moyens pour parvenir à ses fins : en définitive, s’il triomphe, c’est qu’il a pu endormir Clarisse au moyen d’un somnifère. Déshonorée, méprisée, repoussée par ses parents et amis, la malheureuse meurt de chagrin dans un hospice de Londres. Quant à Lovelace, il est tué en duel par un cousin de Clarisse, le colonel Morden. »
Ce roman connut un immense succès et cette vogue dura plus d’un siècle.
Le « Clarisse Harlowe » est à l’origine de l’analyse psychologique et du roman épistolaire et il exerça une considérable influence sur la littérature française de l’époque ». J. Gattegno.
Diderot ne tarissait pas d’éloges sur son compte, Voltaire le copiait et Rousseau l’utilisait comme modèle pour rédiger sa « Nouvelle Héloïse ».
L’illustration en premier tirage se compose d’un portrait de Richardson non signé, et 21 figures gravées par Duflos, d’après celles de l’édition de 1751.
Richardson est considéré comme l’un des écrivains majeurs de l’histoire de la littérature anglaise. « Ô Richardson, Richardson, homme unique à mes yeux ! Tu seras ma lecture dans tous les temps. Forcé par des besoins pressants, si mon ami tombe dans l’indigence, si la médiocrité de ma fortune ne suffit pas pour donner à mes enfants les soins nécessaires à leur éducation, je vendrai mes livres, mais tu me resteras ; tu me resteras sur le même rayon avec Moïse, Homère, Euripide et Sophocle, et je vous lirai tour à tour […] » (p. ix) (Diderot).
Magnifique exemplaire relié en 13 élégants volumes aux armes de la Comtesse de Provence (1753-1810).
« Marie-Joséphine-Louise-Bénédicte de Savoie, seconde fille de Victor-Amédée III, duc de Savoie et roi de Sardaigne, et de Marie-Antoinette-Ferdinande, infante d’Espagne, née à Turin le 2 septembre 1753, épousa le 14 mai 1771 Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, plus tard Louis XVIII, dont elle n’eut pas d’enfant. Elle prit en émigration le titre de comtesse de Lille et mourut à Hartwell, en Angleterre, le 13 novembre 1810. »
Provenance : Marie-Joséphine Louise de Savoie, comtesse de Provence (armoiries ; OHR 2549, fer n° 2) ; Comte Gregoriy Alexandrovitch Stroganoff (ex-libris armorié portant sa devise « Terram opes patriae sibi nomen ») ; Cachet russe sur le titre non identifié.