Description
Édition originale « fort rare » (cat. James de Rothschild)
de l’œuvre littéraire « la plus vivante » (Roger Caillois)
de Montesquieu.
Exemplaire d’exception conservé dans sa reliure d’éditeur,
à toutes marges.
Montesquieu, Charles de Secondat baron de. Lettres familières du Président de Montesquieu baron de la Brède à divers amis d’Italie.
(Florence), 1767.
In-12 de (2) ff. (frontispice et titre gravés), 264 pp.
Cartonnage d’attente gris avec dos de papier brun, pièce de titre manuscrite.
Reliure de l’époque (étui moderne de maroquin ocre, Boichot).
194 x 107 mm.
« Édition originale, très rare, publiée à Florence par l’abbé de Guasco en 1767. Elle contient entre autres, trois lettres contre Mme Geoffrin [pp. 222-241], ce qui causa la destruction d’une grande partie de l’édition par Mme Geoffrin elle‑même, qui en recherchait avidement les exemplaires » (Tchémerzine IV, 931).
Tchémerzine IV, 931, Cat. James de Rothschild, II, 1897.
L’abbé de Guasco était « le plus proche des familiers et l’interlocuteur le plus apprécié de Montesquieu » (Catherine Volpilac-Auger, Un auteur en quête d’éditeur ? p. 185)
« Les 2 ff. lim. comprennent un frontispice gravé qui représente les deux faces de la médaille frappée en l’honneur de Montesquieu, après la publication de l’Esprit des Loix, et un titre gravé placé en regard de ce frontispice. L’abbé de Guasco, qui avait eu avec Montesquieu une correspondance suivie, fit imprimer ce volume à Florence en 1767. Il y publia trois lettres contre Mme Geoffrin (pp. 222-241), que celle-ci supprima d’une réimpression qu’elle fit exécuter elle-même sous la rubrique de Florence et Paris, Vincent Durant neveu, 1767, in-18. Cette partie de la correspondance ne se retrouve même pas dans une contrefaçon exécutée à Paris, la même année. Le soin que Mme Geoffrin mit à rechercher, pour les détruire, les exemplaires de la vraie édition florentine explique qu’ils soient devenus fort rares » (Émile Picot, Cat. James de Rothschild, n° 1897).
« La correspondance de Montesquieu, la partie la plus vivante de son œuvre, est demeurée inédite de son vivant » (Roger Caillois).
La première édition, l’un des seuls livres qualifiés de « fort rare » par Émile Picot, dans le catalogue de la bibliothèque Rothschild, contient les Lettres de Montesquieu adressées à ses amis italiens du 21 décembre 1729 au mois de février 1755, quelques jours avant sa mort.
La partie la plus piquante concerne les pages 222 à 241, véritable réquisitoire contre la dictature parisienne de Madame Geoffrin (1699-1777).
Son salon fut l’un des plus fréquentés de ce siècle où les bureaux d’esprit eurent tant d’influence sur le mouvement littéraire et philosophique.
Exemplaire exceptionnel, le plus beau répertorié depuis plusieurs décennies, entièrement non rogné, conservé tel que paru, mesurant 30 mm de plus que les exemplaires ordinaires.
Provenance : membre de la famille Martelli à Florence (ex-libris gravé à la devise « Sola Virtus vera Nobilitas »)